Toute la vie est un yoga. Par ce yoga intégral, nous ne cherchons pas seulement l'Infini: nous appelons l'Infini à se révéler lui-même dans la vie humaine. Sri Aurobindo SRI AUROBINDO - YOGA INTEGRAL: mars 2020

SRI AUROBINDO
. . YOGA INTÉGRAL


Les négations de Dieu sont aussi utiles pour nous que Ses affirmations. Sri Aurobindo
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C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.

Un arbre

 
Sur la rive sablonneuse du fleuve, un arbre
dresse ses plus hautes branches
tels des doigts, vers le firmament qu'elles ne peuvent atteindre,
liées à la terre, amoureuses du ciel.
Telle est l'âme de l'homme. Le corps et le cerveau,
de la terre affamés, retiennent notre vol vers les cieux.


Sri Aurobindo, Poèmes, 1900-1914

Réminiscence



Mon âme à l'aube se leva et entendit
une voix lointaine, un oiseau solitaire,
un chant, une note incertaine, un cri
qui se prolongeait dans l'éternité.
prolongeai âme se pencha vers l'aube pour entendre
son compagnon ailé dans la solitude du monde
et, écoutant ce que l'Ange avait à dire,
vit une lumière au cœur de la nuit et un jour secret
se dévoila à ses yeux. Elle contempla les étoiles
nées d'une pensée et sut comment l'être se prépare.
Alors je me souvins comment je m'éveillai du sommeil
et créai les cieux, bâtis la terre, formai le profond Océan.

 Sri Aurobindo, Poèmes, 1900-1914

La Mère des Rêves



Déesse, suprême lucre du Rêve, quand tu te tiens à tes portes d'ivoire,
qui sont ces êtres qui descendent vers les hommes dans tes visions qui se pressent sur la pente des ombres ?
Rêve après rêve, éblouissants, ils irradient encore la flamme des étoiles ;
des ombres près de toi flottent dans une obscurité où dansent les lucioles,
scintillent et clignent les étoiles et le météore errant étincelle;
des voix appellent leurs proches qui répondent ; voix douces qui frappent au coeur
et ravissent l'âme à l'écoute.

Quelles sont donc ces contrées et ces plages dorées et ces mers plus radieuses
que ne peut imaginer la terre ?
Quels sont ces êtres qui cheminent au bord des vagues pourpres courant vers ton rivage de jaspe,
bordé de falaises, sous des cieux où muse le mystère,
drapés dans un clair de lune qui n'est point de notre nuit ou baignés dans un soleil
qui n'est point du jour ?
Et ces êtres qui approchent, sillonnant tes océans, sur ces navires dont l'homme n'a point tissé les voiles,
poussés par des vents qui ne soufflent point de la terre ?
Pourquoi s'unissent-ils en une suite mystique aux hommes du rivage, joignant leurs mains en d'étranges
et majestueuses danses ?
Toi, sur les cimes de l'air, une flamme à la chevelure, observant le tournoiement de tes merveilles,
tu maintiens la nuit sous ta loi millénaire, Mère divine, bleu jacinthe, par une ceinture de beauté défendue.
Munie d'une épée de feu, attisant le désir, tu gardes ton sombre royaume,
dans une douceur stellaire, la lune à tes pieds, tantôt cachée tantôt visible
entre les nuages dans l'obscurité et le flot de tes tresses.
À ceux-là seuls qu'élut ta fantaisie, ô toi au cœur libre, est-il donné de voir ta magie et de sentir tes caresses.

Ouvre les portes où tes enfants attendent dans leur monde d'une beauté sans ombre.
Trônant haut sur un nuage, j'ai aperçu Maghavan à cheval, victorieux et fier,
quand il est suivi des armées du vent ;
Du ciel j'ai goûté les délices et des fruits de saveur immortelle ;
j'ai bu le nectar des royaumes divins et perçu les accents de la musique étrange
d'une lyre dont l'art nous échappe ;
les portes se sont grand ouvertes sur les salles glorieuses où résident les Dieux
et dansent les Apsaras en leurs rondes de plus en plus rapides.

Car c'est toi la première que nous voyons quand nous franchissons les bornes du mortel
là, aux portes des domaines célestes, tu as planté ta baguette enchantée qui oscille
au-dessus de la tête du Yogi.
De toi viennent le rêve et les ombres qui paraissent et les lumières fugitives qui nous leurrent ;
tienne est l'ombre où les visions se forment ; précipitées par tes mains, des célestes contrées arrivent les âmes qui se réjouissent à jamais.
Par tes mondes de rêve nous passons ou regardons dans ton miroir magique,
puis au-delà de toi nous grimpons
hors de l'Espace et du Temps vers le pic de la divine aventure.

Sri Aurobindo, Poèmes, 1908-1909 (écrit dans la prison d'Alipore)

Durga Stotra



Mère Durga! Chevalière au lion, donneuse de tous les pouvoirs, Mère,
 bien-aimée de Shiva! Nous, la jeunesse du Bengale, nés de ta Puissance,
sommes réunis dans ton temple pour t'adresser notre prière.
Écoute, ô Mère ! Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

Mère Durga! D'âge en âge, naissance après naissance, nous venons ici-bas
dans un corps humain, accomplissons ton œuvre et regagnons le foyer de Ta Félicite.
Cette fois encore, en cette naissance, nous voici, consacrés à ton œuvre.
Écoute, ô Mère ! Descends sur notre terre du Bengale ! Sois avec nous, notre
Sauveuse!

Mère Durga ! Chevalière au lion, trident en main, ton corps de beauté
couvert d'une armure, Mère, donneuse de victoire! L'Inde attend ta venue. impatiente de te voir sous ta forme de Grâce et de Bonté. Écouté, ô Mère! Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

Mère Durga ! Donneuse de force, d'amour, de connaissance!
Toi qui dans l'essence de ta nature es la Shakti-de-Puissance ! Ô Redoutable.
au double visage de Douceur et de Violence! Dans la bataille de la vie,
dans la bataille de l'Inde, c'est toi qui nous as envoyés comme tes guerriers.
Ô Mère, accorde à nos coeurs et nos esprits l'énergie du Titan,
l'audace et la hardiesse du Titan dans toutes nos actions. Accorde, ô Mère,
à notre coeur et notre intelligence la force de caractère et la connaissance d'un dieu

Mère Durga ! Le peuple de l'Inde, noble entre tous, était englouti dans d'épaisses ténèbres. Mais voici que peu à peu, ô Mère, tu te lèves à l'extrême horizon
et l'Aurore resplendit dans le rougeoiement de ton corps-de-ciel qui dissipe l'Obscurité. Que l'immense lumière se répande, ô Mère, et disperse les ténèbres !

Mère Durga! Parée de profonde verdure, ornée de la Toute-Beauté, toi qui maintiens, toi en qui reposent la connaissance, l'amour et la force, c'est sur la terre du Bengale que tu t'incarnes aujourd'hui; cachée jusqu'à présent, repliée sur elle-même, elle concentrait ses énergies. Mais l'âge est venu, le jour est venu et déjà elle se redresse, notre Mère du Bengale, portant l'Inde entière sur ses épaules. Viens, ô Mère ! Manifeste-toi !

Mère Durga ! Nous, tes enfants, que par ta grâce, sous ton empire,
nous puissions accomplir la grande oeuvre, le grand idéal. Anéantis en nous la petitesse, anéantis l'égoïsme, anéantis la peur !

Mère Durga! Toi qui revêts le visage de Kâlî, portant à ton cou une guirlande de crânes, vêtue d'espace, brandissant l'épée, ô Déesse, triomphatrice de l'Asura!
De ton rugissement féroce et impitoyable, fais périr les passions-ennemies de l'âme, qu'il n'en reste plus une seule vivante au fond de nous.
Que nous devenions purs et sans souillure.Telle est notre prière, ô Mère!
Manifeste-toi !

Mère Durga! L'Inde moribonde est abîmée dans l'égoïsme, la peur, la petitesse.
Rends-nous grands et dignes des plus haines tentatives, rends-nous magnanimes
et sincères dans notre volonté inflexible d'atteindre la Vérité.
Chasse tour misérable désir, toute impuissance, toute paresse,
que plus jamais nous ne soyons paralysés par la peur !

Mère Durga ! Shakti du Yoga ! Que ton pouvoir immense s'étende partout !
Nous sommes tes enfants bien-aimés. Fais largement briller parmi nous
l'enseignement perdu, la fermeté, la puissance de la pensée,
la dévotion et la foi, l'austérité et la chasteté, la connaissance de la Vérité,
et à travers nous répands-les sur le monde. Pour aider et secourir l'humanité,
toi, Durga, annihilatrice de toute adversité,
ô Mère-du-monde ! Manifeste-toi !

Durga Mère ! Extermine en nous les vices-ennemis, puis extirpe au-dehors
tous les dangers, tous les obstacles ! Oue plein de force, valeureux et noble,
le peuple de l'Inde vive à jamais dans ses forêts sacrées et dans ses champs fertiles,
au pied de ses montagnes amies du ciel, le long des rives de ses fleuves
aux eaux saintes et purifiantes. Peuple suprême par son amour et son unité,
sa vigueur et sa droiture, son art et sa littérature, son héroïsme et sa connaissance !
Telle est notre prière aux pieds de la Mère ! Manifeste-toi !

Mère Durga! Que ta Force, la Force du Yoga, inonde et emplisse notre corps !
Nous, deviendrons tes instruments, ton épée qui abat le mal, ta lampe qui dissipe
l'ignorance. Exauce cette aspiration de la jeunesse du Bengale_ Toi, notre Souveraine, guide-nous ; toi qui détruis le mal et brandis ferme l'épée ; toi, lumière resplendissante de la connaissance, tiens haut la lampe !
Manifeste-toi !

Mère Durga ! Quand nous te posséderons, nous ne déferons plus tes liens :
nous t'attacherons a nous avec la triple corde de la foi, de la dévotion et de l'amour.
Viens, Aère ! Manifeste-toi dans notre esprit, notre vie, notre corps !
Viens, révélatrice de la Voie des Héros ! Plus jamais nous ne te rejetterons !
Que notre vie entière devienne une adoration sans fin de Durga!
Que toutes nos actions soient pour toujours sacrées, pleines d'amour et d'énergie,
vouées au service de la Mêre ! Telle est notre prière, ô Mère ! Descends sur notre terre du Bengale ! Manifeste-toi !

Sri Aurobindo, Poémes 1900-1914



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