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KRISHNA ET SRI AUROBINDO


«Sri Krishna m'a montré le vrai sens des Védas...
Il m'a aussi montré le sens de tout ce qui dans les Oupanishads, n'est compris ni par les Indiens ni par les Européens.»
(d'après:Sri Aurobindo For All Ages, A Biography, par Nirodbaran, p143).

« Krishna est ici à l’Ashram et c’est son travail qui est fait ici. Si vous pouvez vous donner à lui, vous pouvez vous donner à moi. »
Sri Aurobindo, On Himself.

« Quant à Krishna, pourquoi ne pas s’en approcher simplement et directement ? L’approche simple signifie confiance. Si vous priez, ayez confiance qu’il vous entend. Si la réponse met longtemps à venir, ayez confiance qu’il sait et qu’il aime et qu’il choisit le moment avec la plus grande sagesse. En attendant, déblayez le terrain pour qu’il ne bute pas sur des pierres et des branches quand il viendra.
(…)
Poursuivez Krishna, bien sûr mais poursuivez-le avec la décision de l’atteindre. »

« Krishna est un être, une personne, et c’est comme Personne divine que nous le rencontrons, que nous entendons sa voix, que nous parlons avec lui, que nous sentons sa présence. Ce qui compte, c’est le contact avec Krishna et la croissance vers la conscience krishnaïque, la présence, le rapport spirituel, l’union dans l’âme et, jusqu’à ce que cela soit atteint, l’aspiration, la croissance en bhakti et toute l’illumination que l’on peut attraper en cours de route .»

« Quelle valeurs peuvent avoir des idées mentales sur le Divin, des idées sur ce qu'il doit être et comment il doit agir et comment il ne doit pas agir? Tout cela ne peut que se mettre en travers. Le Divin seul compte. Lorsque votre conscience embrassera le Divin, alors vous pourrez savoir ce que le Divin est, mais pas auparavant. Krishna est Krishna; on ne se soucie pas de savoir ce qu'il a fait ou n'a pas fait. La seule chose qui compte, c'est de le voir, de le rencontrer, de sentir la lumière, la présence, l'amour et l'ânanda. Il en est toujours ainsi de l'aspiration spirituelle; c'est la loi de la vie spirituelle .»
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga II.

« Lorsque l'ânanda vient en vous, c'est le Divin qui entre en vous, tout comme lorsque la paix s'écoule en vous, c'est le divin qui vous envahit, ou lorsque vous êtes inondé de lumière, c'est le flot du Divin  lui-même qui vous enveloppe. Naturellement, le Divin est beaucoup plus, il est encore beaucoup d'autres choses, et en elles toutes sont une Présence, un Etre, une Personne divine. Car le Divin est Krishna, il est Shiva, il est la Mère suprême. Mais à travers l'ânanda vous pouvez percevoir l'ânadamaya Krishna, car l'ânanda  est le corps et l'être subtils de Krishna, à travers la paix vous pouvez percevoir le shântimaya Shiva; dans la lumière, dans la connaissance libératrice, dans l'amour, dans la connaissance libératrice, dans l'amour, dans la puissance accomplissante et élévatrice vous pouvez trouver la présence de la Mère divine. C'est cette perception qui met un tel ravissement dans les expériences des bhaktas et des mystiques et qui leur permet de traverser plus facilement les nuits d'angoisse et de séparation. Quand il y a cette perception de l'âme, elle donne un ânanda, même petit ou bref, une force ou une valeur qu'autrement il ne pourrait y avoir, et l'ânanda acquiert par là un pouvoir croissant de rester, de revenir, d'augmenter.»
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga II.

«[...] Ici nous parlons de la lumière de Krishna, la lumière de Krishna dans le mental, la lumière de Krishna dans le vital, etc. Mais c'est une lumière spéciale. Dans le mental elle amène la clarté et libère de l'obscurité et de l'erreur et de la perversion mentales; dans le vital elle déblaie toute matière dangereuse. Là où elle se trouve il y a un bonheur et une joie purs et divins. Mais pourquoi insister sur une chose seulement en excluant toutes les autres? Que ce soit par la bhakti ou par la lumière ou par l’ânanda ou par la paix ou par n'importe quel autre moyen qu'on obtienne la réalisation initiale du Divin, ce qui importe, c'est de l'avoir, et tous les moyens qui la procurent sont bons.
Si c'est sur la bhakti que l'on insiste, c'est par la bhakti qu'elle vient, et dans sa plénitude la bhakti n'est rien qu'un total don de soi. Mais toute méditation, tout tapasya, tout mode de prière ou de mantra doivent avoir cela pour but. C'est lorsqu'on a suffisamment progressé en cela que la Grâce divine descend et que la réalisation arrive et se développe jusqu'à ce qu'elle soit complète. Mais le moment de sa venue est choisi par la seule sagesse du Divin et il faut avoir la force de continuer jusqu'à ce qu'elle arrive, car lorsque tout est vraiment prêt elle ne peut manquer de venir .»
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga II

«Mon yoga peut bien comprendre, en fait, une expérience complète des autres mondes, du plan de l'Esprit suprême, des autres plans intermédiaires et de leurs effets possibles sur notre vie et sur le monde matériel, mais il serait tout à fait possible d’insister seulement sur la réalisation de l'Etre suprême ou d'Ishvara, même sous un seul aspect, Shiva ou Krishna en tant que Seigneur de l'univers et maître de nous-même et de nos oeuvres, ou encore du Sachidânanda universel, et de parvenir aux résultats essentiels de ce yoga, et par la suite de s'en servir comme point de départ pour atteindre aux résultats intégraux si l'on accepte l'idéal de la vie divine et de la conquête de ce monde matériel par l'Esprit. »
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga III

« J'ai fait du prânayâma quatre ou cinq heures par jours pendant plusieurs années avant que quoi que ce soit descende...Le flot poétique est bien arrivé pendant que je faisais ce prânayâma, et non pas quelques années plus tard, mais le flot d'expériences spirituelles est descendu quelques années plus tard, alors que j'avais cessé le prânayâma depuis longtemps; tous mes effort avaient échoué et je ne savais pas quoi faire ni où me tourner. Et ces expériences ne sont pas venues comme résultat d'année de prânayâma ou de concentration, mais d'une façon ridiculement facile, par la grâce soit d'un gourou temporaire (même pas, car lui-même en fût stupéfait), soit du Brahman éternel, et ensuite par la grâce de Mahakali et de Krishna .»
Sri Aurobindo, On Himself.

« Le sudarshana chakra symbolise l'action de la force de Srî Krishna.»
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga III.

« Le bleu pâle est la lumière de Sri Aurobindo ou la lumière de Krishna.»
Sri Aurobindo, On Himself.

«Il n'y a pas de différence entre moi et Krishna.» Sri Aurobindo.

Champaklal, Champaklal speaks, 12.

« La conscience krishnaïque est une réalité, mais s'il n'y avait pas de Krishna, il ne pourrait y avoir de conscience krishnaïque.»
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga I


«[...] Même la voie de la bhakti, que l'on dit la plus facile, est pleine des lamentations des bhaktas qui se plaignent parce que le bien aimé leur échappe quand ils l'appellent, que le lieu de rendez-vous est préparé, mais que même Krishna ne s'y rend pas à ce moment-là. Même s'ils ont la joie d'un bref aperçu ou la passion du milana, c'est suivi de longues périodes de viraha. c'est une erreur de croire qu'il existe un chemin facile de yoga, une route royale ou un raccourci qui mène au Divin, ou qu'il peut y avoir un "yoga pour tous" ou un "yoga sans larmes", comme il existe des méthodes "Le français pour tous" ou "Le français sans larmes" [...] .»
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga I

«[...] la grâce de Krishna appelle qui elle veut appeler, sans aucune raison déterminée par son choix ou son rejet: tout se fait selon son gré - ou alors il appelle les coeurs qui sont prêts à vibrer et à bondir à son appel, et même alors il attend que le moment vienne. Il est certainement vrai de dire que cela ne dépend pas du mérite extérieur ou d'une préparation apparente. Ce qui était prêt à s'éveiller, en dépit peut-être de beaucoup de croûtes durcies qui l'enveloppaient, pouvait être une chose visible pour Krishna, mais non pour nous [...] .»
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga II

«[...] Et si Krishna ne désirait pas le bhakta humain tout autant que le bhakta le désire, qui parviendrait à lui?»
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga II

« Transforme l’animal en le conducteur des troupeaux ; que tout en toi soi Krishna. Tel est  ton but. »
Sri Aurobindo, Aperçus et pensées, le but.


 « Quand je vis en Krishna, l’ego et l’égoïsme
disparaissent ; alors Dieu seul lui-même peut
juger de mon amour sans fond et sans limite.»

« Quand on vit en Krishna, même l’inimitié devient
un jeu de l’amour et une lutte entre frères.»


«Les divergences d'opinion sur Krishna entre Shankara et Râmanuja d'une part et Chaïtanya de l'autre proviennent de l'orientation prise par leurs expériences. Pour les pre­miers Krishna n'était qu'un aspect de Vishnou, parce que cette forme extatique d'amour et de bhakti qui s'était asso­ciée à Krishna n'était pas pour eux le tout. La Gîtâ, comme Chaïtanya, mais d'un point de vue différent, considère Krishna comme le Divin lui-même. Pour Chaïtanya il était Amour et Ananda, et puisqu'Amour et Ananda consti­tuaient pour lui la plus haute expérience transcendantale, Krishna devait aussi être le Suprême. Pour celui qui com­posa la Gîtâ, Krishna était la source de Connaissance et de Puissance aussi bien que d'Amour ; il était le Destructeur, Conservateur, Créateur en une seule personne et, par suite, nécessairement Vishnou n'était qu'un aspect de cet universel Divin. Il est vrai que dans le Mahâbhârata Krishna se pré­sente comme une incarnation de Vishnou, mais on peut tourner la difficulté en admettant qu'il se manifestait avec pour face apparente l'aspect vishnouïque. Si nous considé­rons la manifestation comme progressive, il est logique en effet que le Divin supérieur puisse se manifester plus tard que les autres — tout comme dans le Véda Vishnou est un cadet d'Indra, Upendra, mais dépasse son aîné et finit par prendre place au-dessus de lui dans la Trimûrtî. Je ne peux pas dire grand-chose sur la conception vish­nouïte de la forme de Krishna. La forme est le moyen fon­damental de manifestation et l'on peut dire que sans elle la manifestation de rien n'est complète. Même si le Sans-forme précède logiquement la Forme, il n'est pourtant pas illogique de supposer que dans le Sans-forme la Forme est inhérente et existe déjà dans un état latent mystique. Sans quoi, comment pourrait-elle se manifester ? Tout autre pro­cessus serait création du non-existant, et non pas manifesta­tion. Si tel est le cas, il serait tout aussi logique de supposer qu'il existe une forme éternelle de Krishna, un corps-esprit. Quant à la Réalité suprême, elle est certainement l'Existence absolue, mais n'est-elle que cela ? Comme abstraction, l'Existence absolue peut exclure d'elle-même toute autre chose, et correspondre à une sorte de zéro très positif ; mais si l'on envisage l'Existence absolue comme réalité, qui la définira ? Qui dira ce qui est et ce qui n'est pas dans ses inconcevables profondeurs, dans son illimitable Mystère ? Ordinairement le mental ne peut concevoir l'Existence abso­lue que comme une négation de ses propres concepts spa­tiaux, temporels ou autres. Mais il ne peut dire ce qui est la base de la manifestation ou ce qu'est la manifestation ou pourquoi s'est manifesté quoi que ce soit hors de son zéro positif. Or pour les vishnouïtes, il ne faut pas l'oublier, cette conception n'est pas la vérité absolue et originelle du Divin. Il n'est donc pas rigoureusement impossible que ce que nous concevons et percevons comme forme spatiale puisse correspondre à quelque pouvoir de l'Absolu a-spatial.» 
Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga I. 


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