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Dans le silence de minuit...

 

Dans le silence de minuit...

Dans le silence de minuit, dans la lumière de l'aurore ou du midi 

j'ai entendu chanter la flûte de l'Infini, j'ai vu les ailes-de-soleil des séraphins.

 Dans la solitude sans bornes des montagnes, sur la houle sans rivage de l'océan, 

l'immensité divine nous effleure par instants, touches insaisissables de l'Absolu

hors-mesure, frappant la nature-des-sens affranchie de ses limites :

vision fugitive, premier contact, mais l'âme grandit, plus profonde et plus vaste :

Dieu a marqué la créature de son empreinte.

 

Dans l'éclair ou le froufrou d'un vol d'oiseau ou d'insecte, dans la passion d'une aile, d'un cri à la cime des arbres,

 dans les plumes d'or de l'aigle, dans la majesté du lion à la crinière de feu,

dans les hiérophantes muets de la Nature et l'écriture hiératique des couleurs,

orchidée, tulipe et narcisse, rose, nénuphar et lotus,

quelque chose de l'éternelle beauté saisit l'âme et les nerfs et les fibres du cœur.

(inachevé)

 

Sri Aurobindo, Poèmes, 1930-1938

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