Toute la vie est un yoga. Par ce yoga intégral, nous ne cherchons pas seulement l'Infini: nous appelons l'Infini à se révéler lui-même dans la vie humaine. Sri Aurobindo L'échelle de l'évolution IV

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. . YOGA INTÉGRAL


Les négations de Dieu sont aussi utiles pour nous que Ses affirmations. Sri Aurobindo
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C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.

L'échelle de l'évolution IV

  [IV]

     Certaines images plus tardives sont apparues qui semblent vouloir montrer la nature de la civilisation du Kaliyuga développée par les mélanges entre les Pashus barbares & les Pashus Gandharvas. L'une montre une large route qui monte une pente abrupte ; la hauteur relative des arbres sur un des bas-côtés de la route indique sa grande largeur. Cette image semble vouloir confirmer l'impression créée par l'ensemble de la ville sur le plateau, par le dôme & par une autre chitra d'une partie de la colline avec une maison (privée ?) au toit semblable à celui d'une église moderne, à savoir qu'il s'agissait d'une civilisation d'une certaine grandeur & ampleur, et dotée d'une diversité très contrastée. L'image montre aussi un Pashu d'un type inférieur de cette époque, barbu, portant un chapeau ; son visage rappelait celui d'un Américain de l'ouest moderne d'une classe inférieure. Ces ressemblances ont soulevé quelques doutes quant à l'authenticité de ces images ou à l'exactitude de leur interprétation ; cependant le doute n'est pas justifié par sa cause. Car au cours des quatorze Manwantaras, il ne peut manquer d'y avoir des variations, per­mutations & combinaisons de ce genre. Telle est la loi de la Nature dans l'argile, la plante & l'animal et s'applique également à l'homme, à ses manières, ses idées, ses constructions & institutions. Considérant la vérité de la théorie des Manwantaras, toute autre possibilité que celle d'une telle variation serait plus surprenante que la répétition elle-même & ne conduirait qu'à un doute plus légitime. On observe des variations & des signes d'immaturité ou de tendances différentes à foison. Dans l'image de la rivière, il faut noter qu'il n'y avait pas de bateau moderne. Le houseboat est une habitation sur un radeau & sa structure est complètement différente de celle des houseboats modernes ; l'embarcation dans laquelle l'homme et la petite fille sont vus en train de traverser la rivière est aussi un radeau, pas un bateau. Les hommes & les femmes Gandharvas sont vêtus différem­ment dans leur première apparition : les premiers portent des vêtements un peu dans le style des anciens habits européens, les dernières portent des draperies amples & légères de style classique – habillement somme toute assez naturel & qui peut facilement apparaître dans une race au tour d'esprit artistique & esthétique. L'élément teutonique dans le caractère & la civilisa­tion du nouveau type de Pashus vient de la fusion du Gandharva gracieux, léger & artistique avec le barbare ordinaire, robuste & vigoureux ; ce dernier prédomine dans le mélange & le premier ne fait qu'adoucir sa force, & apporte une certaine note un peu raffinée dans les détails des vêtements & des manières, néan­moins considérablement modifiés dans le sens d'une simplicité et d'une force nettement rudes ; ce plus grand raffinement est surtout prééminent, mais non prédominant chez les femmes, comme l'illustrait parfaitement la fille sur le radeau, dont la grâce naturelle est totalement absente des hommes de son sang. Leur élégance est lourde & artificielle, portée comme un atour plutôt que possédée de façon innée. Quelquefois le type des­cend très bas, comme chez les primitifs américains ; le type ordinaire est plus élevé mais dénué de dignité ou de grandeur, de grâce ou de beauté. Ils représentent les premières apparitions d'une tendance vers l'Asura Rakshasa tel qu'il se manifeste dans les Kaliyugas du présent Pratikalpa, lorsqu'il a réalisé que le pénible contrôle sur lui-même qu'il s'était imposé au début était nécessaire pour pouvoir évoluer vers le Deva. Dans une vision plus tardive, la femme de la première image, la captive de l'auguste barbare, est montrée dans une incarnation ultérieure, à un moment où ce type, insatisfait de lui-même, essaye de retrouver la grâce, l'humour, les talents artistiques, l'imagination et la vivacité de leur sang Gandharva, de façon à développer de nouveau en eux le Pashu deva. Cela permet de déterminer à quelle période ces incidents se sont déroulés : le Kali yoga du quatrième chaturyuga durant le règne du premier Manu, quand le Rakshasa Asura du type Pashu Asura règne & essaye de devenir un pur Asura avec quelques tentatives de dépassements vers le Pashu deva. Chaque race qui parvient ainsi à dépasser ses limites & va au-delà du stade qui suit immédiatement le sien dans l'échelle de l'évolution, contribue puissamment à cette évolution, mais elle devient inapte dans la lutte pour la survie & doit disparaître. C'est pour cette raison que la race Gandharva des Pashus a dû disparaître & que le type Asura Rakshasa a réapparu, puis a pris quelque chose des Gandharvas & avancé d'un pas vers l'Asura-Pashu du type Asura. C'est par de tels avancées & reculs que l'évolution humaine a toujours progressé.


Sri Aurobindo, Journal du Yoga,
 L'échelle de l'évolution  [IV] [p. 1332], Notes sur les images vues en mars 1914.

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