Toute la vie est un yoga. Par ce yoga intégral, nous ne cherchons pas seulement l'Infini: nous appelons l'Infini à se révéler lui-même dans la vie humaine. Sri Aurobindo Astha Siddhi

SRI AUROBINDO
. . YOGA INTÉGRAL


Les négations de Dieu sont aussi utiles pour nous que Ses affirmations. Sri Aurobindo
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C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.

Astha Siddhi

 

Astha Siddhi  [les Huit Pouvoirs]

Il existe deux siddhis de connaissance, trois de pouvoir et trois de l'être. Tous les siddhis existent déjà dans la Nature. Ils existent en vous. C'est seulement en raison des limitations habituelles que vous les utilisez de façon limitée et mécanique. Il faut briser ces limitations pour apprendre à en faire un usage conscient et volontaire. Les trois siddhis de l'être sont les sidd­his de Sat [l'Être] ou pure substance. Dans la matière, Sat utilise ces siddhis selon des lois fixes, mais en lui-même il est libre de les utiliser comme il l'entend.

     Si nous obtenons cette liberté, même partiellement, on dit alors que nous possédons ces trois pouvoirs : Mahima [gran­deur] qui inclut Garima [pouvoir d'augmenter la taille et le poids du corps], puis laghima [pouvoir de légèreté] et Anima [pouvoir de subtilité].

Sat [l'Être] se manifeste en tant que Chit, la pure conscience, et Chit a deux aspects : conscience et énergie, c'est-à-dire connaissance et pouvoir. La conscience dans un être matériel communique avec la même conscience dans un autre être maté­riel par certaines méthodes fixes telles que le geste, la parole, l'écriture etc., ainsi que par communication mentale inconsciente. Mais ces limitations sont de simples habitudes, d'autres moyens sont possibles ; les fourmis, par exemple, communiquent par le toucher et non par la parole. La Conscience elle-même est libre de communiquer, consciemment et volontairement, d'un mental à un autre sans moyens physiques. Les deux siddhis grâce aux­quels on peut faire cela sont appelés Vyapti et Prakamya.

     De même, il y a dans la conscience un pouvoir d'agir sur d'autres êtres conscients, voire sur les choses, sans moyens physiques, sans persuasion ou contrainte. On dit des grands hommes qu'ils imposent leur volonté et forcent les autres hommes à agir par une sorte de magnétisme, c'est-à-dire par une force dans leurs mots, leur action, voire dans leur volonté silencieuse ou leur simple présence, qui influence et contraint les autres à agir. Posséder ces siddhis de pouvoir signifie posséder l'usage conscient et volontaire de cette force de Chit. Ces trois pou­voirs sont Aishwarya, Ishita, Vashita. C'est seulement quand nous nous sommes débarrassés de l'égoïsme et identifiés avec la Volonté et la Conscience infinies que nous pouvons acquérir la totalité de ces pouvoirs, ou les utiliser en toute sécurité. Ils sont parfois employés en recourant à des moyens mécaniques, par exemple à des Mantras, Kriyas tantriques (pratiques spéciales), etc.

Vyapti est le pouvoir par lequel les pensées, sentiments etc., des autres, ou toute sorte de connaissance de choses en dehors de vous, sont perçus par le mental comme provenant de ces personnes ou de ces choses. C'est le pouvoir de vyapti réceptive. Il existe aussi une vyapti de communication, pouvoir par lequel vous pouvez envoyer ou placer votre propre pensée ou sentiment chez quelqu'un'.

Prakamya est le pouvoir par lequel, quand vous regardez mentalement ou physiquement quelqu'un ou quelque chose, vous percevez ce qui est dans cette personne ou cette chose : les pensées, les sentiments, ou les faits qui la concernent, etc. Il existe aussi une autre sorte de Prakamya qui ne relève pas du mental mais des sens. C'est le pouvoir de percevoir des odeurs, des sons, des contacts, des goûts, des lumières, des couleurs et autres objets des sens qui ne sont pas du tout perceptibles à l'homme ordinaire ou qui dépassent le registre des sens ordinaires.

Vashita est le pouvoir par lequel vous concentrez votre volonté sur une personne ou un objet pour le contrôler.

Aishwarya est le pouvoir par lequel vous ne faites qu'uti­liser la volonté, sans aucune concentration ni contrôle, et les choses arrivent ou les personnes agissent selon cette volonté.

Ishita est le pouvoir par lequel, sans aucun acte délibéré de volonté, mais simplement par un désir ou un besoin ou le sentiment que quelque chose doit être, cette chose vient à vous ou se manifeste.

Mahima est la force sans entrave dans le pouvoir mental ou le pouvoir physique. Dans le physique elle se manifeste par une force anormale non-musculaire et peut même se développer et devenir le pouvoir d'augmenter la taille et le poids du corps, etc.

Laghima est un pouvoir similaire de légèreté, c'est-à-dire libre de toute pression ou de poids dans l'être mental, pranique ou physique. Par Laghima il est possible de se débarrasser de toute lassitude et épuisement et de vaincre la gravitation. C'est la base d'utthapana.

Anima est le pouvoir de libérer les atomes de la matière subtile ou grossière (sukshma ou sthula) de leurs limitations ordinaires. Par ce pouvoir nous pouvons nous libérer de la ten­sion ou de la douleur physique, et même rendre le corps aussi léger que nous le voulons. C'est par ce pouvoir que les Yoguis étaient censés se rendre invisibles et invulnérables ou libérer leur corps de la décrépitude et de la mort.

Samadhi

Samadhi signifie placer la conscience sur un objet particu­lier ou dans un état particulier – quels qu'ils soient. On utilise généralement ce terme pour désigner un état de conscience où l'on retire le mental des choses exiérictires, en plaçant toute l'énergie de la conscience sur n'importe quel objet particulier ou domaine général. Ainsi, par Samadhi l'on peut devenir conscient des choses de ce monde qui se trouvent au-delà de notre por­tée habituelle, ou aller dans d'autres mondes ou d'autres plans d'existence. On peut aussi pénétrer dans ces parties de notre propre existence se trouvant soit au-dessus soit au-dessous de la conscience ordinaire ou, dites « supraconscientes » ou « subconscientes ». 

    Samadhi peut être de trois sortes – Jagrat ou de veille, Swapna ou de rêve, Sushupta ou de sommeil profond.

Jagrat Samadhi quand, dans la conscience de veille et généralement les yeux fermés, nous sommes capables de nous concentrer et de devenir conscients de choses au-delà de notre conscience. Ce Samadhi peut apporter des images et expériences vues hors de soi-même comme si elles étaient dans l'atmosphère physique, ou intérieures. Lorsque les yeux sont fermés apparaît un autre éther que le physique qui est appelé Chittakasha ou éther mental. C'est dans cet éther que les images sont vues. Il existe aussi un autre éther en arrière de celui-là appelé Chidakasha [l'éther de la pure conscience].

Swapna Samadhi quand l'esprit a perdu la conscience de l'environnement extérieur et qu'il entre en lui-même. Il peut alors avoir l'expérience soit en lui-même, soit de scènes et d'évé­nements de ce monde ou d'autres mondes, du passé, du présent ou du futur. Lorsque ces expériences sont de simples souvenirs déformés et confus, faussés ou fragmentaires, on les appelle des rêves ordinaires. Cela se produit lorsque le mental à proprement parler n'est pas du tout actif dans la conscience physique et que seules certaines parties du système nerveux sont éveillées. Mais lorsqu'une partie du mental demeure pour ainsi dire éveillée même dans le sommeil, on peut alors obtenir des informations exactes d'expériences vraies et réelles. Ce ne sont pas des rêves mais des visions intérieures. Une partie de l'esprit s'étend à travers le temps et l'espace ou dans d'autres mondes. Une autre partie est éveillée pour recevoir ses expériences et les rapporter à la conscience physique.

Sushupta Samadhi, le troisième stade, quand la totalité de la conscience physique est en sommeil, tout au moins la partie qui appartient au moi de veille. Lorsque nous sommes en sommeil profond nous pensons que rien ne se passe en nous, mais c'est une erreur. La conscience est tout le temps active mais aucun rapport n'en parvient au mental physique. En Sushupta Samadhi nous pouvons nous rendre aux confins de la conscience humaine, et même du supraconscient. Tout ce que nous ne pouvons atteindre dans l'état de veille est là en nous dans le moi-de-rêve et le moi-de-sommeil.

    Le Samadhi est un moyen d'augmenter l'étendue de la conscience. Dans le swapna, nous pouvons étendre l'éveil intérieur à des plans d'existence qui nous sont actuellement Sushupta, puis les amener à l'expérience de swapna, et même finalement dans l'état de veille.

    Selon la classification ordinaire, il existe plusieurs sortes de Samadhi, comme le Satarka dans lequel le mental retiré en lui-même continue de penser, de raisonner et de douter, ou le Savichara dans lequel le mental ne raisonne pas logiquement mais juge et perçoit, et ainsi de suite jusqu'au Nirvikalpa Samadhi où tous les instruments inférieurs sont arrêtés et où ne reste plus que l'expérience supra-consciente du Brahman.

Sri Aurobindo, Record of Yoga, Sapta Chatusthaya, Astha Siddhi, p. 1473.

 

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