Toute la vie est un yoga. Par ce yoga intégral, nous ne cherchons pas seulement l'Infini: nous appelons l'Infini à se révéler lui-même dans la vie humaine. Sri Aurobindo NOTES SUR LA TRANSFORMATION PHYSIQUE

SRI AUROBINDO
. . YOGA INTÉGRAL


Les négations de Dieu sont aussi utiles pour nous que Ses affirmations. Sri Aurobindo
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C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.

NOTES SUR LA TRANSFORMATION PHYSIQUE

 

NOTES SUR LA TRANSFORMATION PHYSIQUE
Vers janvier 1927

[p. 1345]

Quatre erreurs :

1.   Commencé sur la base d'une erreur ou d'une connais­sance seulement théorique – concernant l'absorption provenant de l'extérieur.

2.   Cesser de se nourrir n'est pas la condition pour trouver le secret, c'est le résultat de la découverte du secret.

3.   Ne plus ressentir la faim, se sentir nourri, le refus de nourriture par le corps ne sont pas des signes ; ils proviennent du vital du corps, non de la substance du corps.

4.   Le secret complet peut être découvert et rendu effectif seulement quand le corps est amené dans les conditions justes. Un processus d'adaptation est nécessaire.

5.   Transition.

     Continuité de la conscience, continuité de l'énergie, continuité de l'Ananda, continuité de la substance.

    La substance du corps est sacrée -, c'est la terre ; elle doit être maîtrisée, adaptée et transformée, ni forcée ni martyrisée.

 

Athanatogène :

1.   Pranayama

2.   Processus glandulaire

3.   Absorption depuis l'extérieur

4.   Processus lié à la lumière

5.   Support physique – transformation de la nourriture ordinaire ; pouvoir de vice du corps ou d'assimilation éthérique.

 

La tentative de transformer le corps en renonçant à la nourriture n'a pas abouti comme espéré, ou dans les délais prévus pour les raisons suivantes :

1.   La connaissance ou l'idée avec laquelle elle a com­mencé était imparfaite et non applicable dans les circonstances présentes. En réalité, cette tentative s'appuyait essentiellement sur une grande énergie dynamique et le pouvoir de la volonté et de l'aspiration d'amener la réalisation divine dans le corps. Ces forces peuvent faire des miracles dans de bonnes conditions ; elles sont maintenant suffisamment fortes pour produire des résultats miraculeux sur le plan subjectif, dans la conscience physique, dans le mental physique et le vital physique, mais la partie la plus matérielle n'est pas prête. Par conséquent la tenta­tive était prématurée. Pour réussir, une ou deux choses auraient été nécessaires : soit une connaissance juste et complète du processus, soit la Grâce divine soutenant une descente complète de la Vérité supramentale la plus haute, ainsi qu'une ascension complète du supramental d'en bas pour aller à sa rencontre. Il aurait fallu tout d'abord réaliser et établir fermement ces condi­tions, car tant que cela n'est pas fait il ne peut y avoir de divini­sation véritable du corps matériel.

2.   La complète suppression de nourriture ne peut être la condition de la réalisation , si elle est nécessaire, elle doit être un résultat ou une circonstance de la réalisation.

3.   C'est une erreur de penser que la disparition de la sensa­tion de faim, la sensation d'être nourri, ou le refus de nourriture par le corps soient des signes que le support matériel est prêt à vivre sans nutriments. La faim et le reste proviennent du vital dans le corps. C'était ce vital corporel qui était prêt et désireux de s'abstenir de nourriture, mais les parties les plus matérielles ne l'étaient pas. Cependant, comme elles n'ont pas de voix pour s'exprimer et sont habituées à obéir et à agir seulement comme instruments, elles n'ont donné aucun signe hormis une fonte des chairs et une faiblesse physique.

    Or cette partie matérielle est indispensable, elle est la plus importante. Elle est la terre concrète elle-même. Elle fait partie de la matière brute que vous devez utiliser pour construire la substance physique divine, vous ne pouvez vous en passer. Elle doit par conséquent être respectée et ne pas être forcée avant qu'elle ne soit prête. Elle doit être maîtrisée et transformée, mais sans lui faire violence et sans négligence.

4. C'est seulement lorsque le corps matériel sera prêt que vous pourrez découvrir dans sa totalité le secret que vous cherchez et l'appliquer efficacement, et pour cela un processus d'adaptation est indispensable. Le secret final, même si vous le découvrez, doit rester seulement une théorie jusqu'à ce que l'adaptation soit réalisée. Ce que vous devez tout d'abord décou­vrir est un secret de la transition. Car sur le plan physique vous êtes dans une période de transition. La période de réalisation victorieuse viendra plus tard.

Quatre conditions physiques doivent être atteintes : stabilité et continuité de la conscience, stabilité et continuité de l'énergie, stabilité et continuité de l'Ananda, stabilité et continuité de la substance.

      La première, qu'elle a obtenue, apporte une certaine mukti, une libération, une immortalité consciente, qui peut donner de grands résultats mais ne peut par elle-même apporter le résultat final complet qui est recherché.

      La seconde condition a commencé à se manifester, mais comme elle vous mène un pas plus proche de l'accomplissement, elle est aussi elle-même plus dépendante que la première de son instrument, le corps. Elle peut exister par elle-même, mais pour son accomplissement elle doit devenir une force entièrement physique et matérielle, et pour cela elle a besoin de l'outil d'un corps solide.

     Les deux autres stabilités, particulièrement la dernière, ne sont pas encore atteintes. La dernière est la plus difficile de toutes ; elle est l'accomplissement le plus grand, elle constitue le seul problème qui reste vraiment à résoudre et dont dépend la sécurité terrestre des autres.

     Mon conseil est de ne pas vous inquiéter de revenir sur vos pas , elle devrait reprendre de la nourriture pour reconstituer son corps en tant que support nécessaire. En même temps, essayez, en règle générale, de tirer le meilleur parti de la nourriture en vous concentrant sur elle, sur sa réception et son assimilation justes par le corps, afin qu'il devienne capable de conserver toute sa force et sa substance avec une quantité minimale de ma­tière, une qualité des plus hautes et une assimilation maximale. Quand cela sera atteint, l'adaptation nécessaire sera presque achevée. Avancez progressivement au début; la rapidité sera possible plus tard. Ne vous inquiétez pas des difficultés initiales.

     Souvenez-vous cependant que le problème de la nourriture est seulement un détail et n'exagérez pas son importance. L'essentiel est de faire descendre d'en haut le supramental le plus élevé et de faire monter le plus profond d'en dessous, de les unir et d'obtenir le soutien, la sanction et l'action constante et effective de ce que vous appelez la Grâce divine, une descente de la Vérité du Suprême déterminant tout depuis la plénitude de l'Éternel. Quand vous obtiendrez ces réalisations dans leur plénitude, les vrais miracles matériels seront possibles dans leur merveilleuse rapidité et splendeur.

     Une harmonieuse convergence de l'équanimité, de la patience, de la foi inébranlable, de la volonté infaillible, de l'aspi­ration dynamique et de la croissance du pouvoir-connaissance est ce dont vous avez besoin pour accomplir et conquérir votre objectif

     Le pouvoir de réalisation subjective dans le physique est là, comme vous pouvez le voir chaque jour davantage ; il devien­dra absolu. Le pouvoir du subjectif sur l'objectif augmente, et augmentera davantage infailliblement jusqu'à atteindre la per­fection. C'est le pouvoir direct sur le plan le plus matériel qui rencontre encore une résistance obstinée. Persévérez, remplis­sez les conditions et il viendra à vous comme les autres.

 

Sri Aurobindo, Journal du Yoga, Notes sur la transformation physique

(ri Aurobindo a écrit ces notes sur le carnet de 1926-27. Elles apparaissent juste avant les notes du Journal datées « jeudi 6 janvier ». Elles semblent être plus de la nature du script que de l'écriture ordinaire. (Le mot « vous » s'applique de manière évidente à Sri Aurobindo, tandis que « elle » semble désigner La Mère, comme dans plusieurs notes de janvier 1927). Notes sur les textes, Record p. 1345).

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