Toute la vie est un yoga. Par ce yoga intégral, nous ne cherchons pas seulement l'Infini: nous appelons l'Infini à se révéler lui-même dans la vie humaine. Sri Aurobindo SRI AUROBINDO - YOGA INTEGRAL: août 2014

SRI AUROBINDO
. . YOGA INTÉGRAL


Les négations de Dieu sont aussi utiles pour nous que Ses affirmations. Sri Aurobindo
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C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.

LA TRANSFORMATION DE LA LIGNE

"Sa pleine libération, sa complète illumination, viendront quand il aura traversé la ligne et sera dans la lumière d'une existence supraconsciente nouvelle. Telle est la transcendance qui était le but de l'aspiration des mystiques et des chercheurs spirituels. Mais ceci, en soi ne changerait rien à la création ici-bas; l'évasion d'une âme libérée du monde ne fait aucune différence pour ce monde.
Cependant, cette traversée de la ligne, si elle était utilisée à des fins non seulement ascendantes mais descendantes aussi, amènerait la transformation de la ligne elle-même, et changerait la barrière, le couvercle qu'elle est maintenant en un passage pour les hauts pouvoir de conscience de l’Être qui sont présent au-dessus d'elle."

Sri Aurobindo

La supramentalisation de la conscience



Dans l'état du Brahman, on sent le moi intact et pur, mais la nature reste imparfaite. Le sannyâsî ordinaire ne s'en soucie ...pas, parce que son but n'est pas de rendre sa nature parfaite, mais de s'en séparer.



C'est le principe même de notre yoga: la transformation finale ne peut se produire que par la supramentalisation de la conscience, c'est-à-dire par une ascension au-dessus du mental dans le supramental et par la descente du supramental dans la nature. Donc si personne ne peut s'élever du mental au supramental, ni obtenir la descente du supramental, logique­ment ce yoga devient impossible. Mais chaque être est un en essence avec le Divin et dans son être individuel, il est une parcelle du Divin, de sorte que nulle barrière infranchissable ne lui interdit de devenir supramental. Il est sans aucun doute impossible pour la nature humaine, étant donné qu'elle a pour base le mental, de triompher de l'Ignorance et de s'élever jusqu'au supramental ou d'en obtenir la descente sans qu'aucune aide ne soutienne ses efforts. Cependant, par la soumission au Divin, cela peut être fait. On fait descendre le supramental dans la nature terrestre par l'intermédiaire de sa propre conscience et on ouvre ainsi la voie à d'autres, mais la transformation doit se répéter dans chaque conscience pour devenir individuellement efficace. 

Sri Aurobindo, Lettres sur le yoga

Darshan 15 aout 20214

  

 

Sri Aurobindo Ashram
http://www.sriaurobindoashram.org

But des anciens yogis



Mais pourquoi [les yogis des sentiers traditionnels] senti­raient-ils la pression [de la descente du supramental], puis­qu'ils sont satisfaits de la réalisation qu'ils ont obtenue? Ils vivent dans le mental spirituel et le mental est par nature séparateur; dans leur cas, il s'agit de séparer un aspect ou un état élevé du Divin et de le rechercher à l'exclusion de tout le reste. Toutes les philosophies spirituelles, toutes les écoles de yoga le font. Si elles vont au-delà, c'est dans l'Absolu, et le mental ne peut concevoir l'Absolu sinon comme quelque chose d'inconcevable, néti néti. De plus, pour obtenir le samâdhi, ces yogis se concentrent sur une idée unique et ce qu'ils atteignent, c'est ce que cette idée représente. Le samâdhi est, par nature, une concentration exclusive sur cela; pourquoi donc les ouvrirait-il à autre chose? Peu de yogis sont suffisamment souples pour échapper à cette limitation que S'impose la sâdhanâ; ils sentent que la réalisation n'a pas de fin: quand on parvient à un sommet, on en découvre un autre plus loin. Pour en savoir davantage, il faut entrer en contact conscient et éveillé avec le supramental ou au moins l'entre­voir, c'est-à-dire dépasser le mental spirituel.

Ils [les anciens yogis] avaient pour but la réalisation et ne se souciaient pas de la divinisation, sauf dans le yoga tantrique et quelques autres. Même dans ceux-ci, cependant, leur but était de devenir des saints et des siddha plutôt qu'autre chose.
Sri Aurobindo, Lettres sur le Yoga

LA PHILOSOPHIE DU VEDA



Sur le plan historique, le Rig-Véda peut être considéré comme le témoignage d'un grand progrès effectué par l'humanité, grâce à des moyens spéciaux, à un moment donné de son évolution col­lective. D'un point de vue tant ésotérique qu'exotérique, c'est le Livre des ŒUVRES, du sacrifice intérieur et extérieur; c'est l'hymne de la bataille et de la victoire de l'esprit, tandis qu'il découvre et gravit les plans de pensée et d'expérience inaccessibles à l'homme naturellement plein d'animalité; c'est la glorification par l'homme de la Lumière, de la Puissance et de la Grâce divines à l'œuvre dans le mortel. Il ne cherche donc pas, loin s'en faut, à consigner les résultats d'une spéculation intellectuelle ou fantaisiste, ni ne renferme les dogmes d'une religion primitive. Seulement, à partir d'une communauté d'expérience et compte tenu de l'imperson­nalité de la connaissance reçue, se développent un corps fixe de notions constamment répétées et un discours symbolique fixe lui aussi qui, en ces débuts du langage humain, était sans doute la forme nécessaire que devaient prendre ces conceptions, parce que, seule capable, grâce à son réalisme et son pouvoir de suggestion mystique combinés, d'exprimer ce qui pour le mental ordinaire de la race demeurait inexprimable. Nous voyons en tout cas les mêmes notions se répéter d'hymne en hymne, usant constamment des mêmes termes et des mêmes images, et fréquemment des mêmes expressions, avec un mépris total pour toute recherche de l'originalité poétique ou toute exigence d'innovation dans la pensée et de hardiesse dans le langage. Ne recherchant ni l'élé­gance, ni la richesse ni la beauté esthétiques, ces poètes mystiques s'en tiennent à la forme consacrée, qui était devenue pour eux une sorte d'algèbre divine, transmettant les formules éternelles de la Connaissance aux générations successives d'initiés. Le Véda appartient donc à une époque fondatrice antérieure à nos philosophies intellectuelles. La pensée procédait alors par d'autres méthodes que celles adoptées par notre raisonnement logique et l'expression parlée autorisait des tournures que nos habitudes modernes jugeraient inadmissibles. Les plus sages se basaient alors sur l'expérience intérieure et sur les suggestions du mental intuitif, pour toute connaissance dépassant le cadre des perceptions ordinaires et des activités quotidiennes de l'humanité. Leur but était l'illumination, non la persuasion logique, leur idéal le voyant inspiré, non le raisonneur scrupuleux. La tradition in­dienne a fidèlement conservé cette perception de l'origine des Védas. Le Rishi n'était pas l'auteur particulier d'un hymne, mais le voyant — drasta — d'une vérité éternelle et d'une connaissance impersonnelle. Le langage du Véda lui-même est sruti, rythme non pas composé par l'intellect mais entendu, Verbe divin qui ar­rivait vibrant de l'Infini à celui qui s'était au préalable préparé à « écouter » intérieurement cette connaissance impersonnelle. Les termes eux-mêmes, drsti et sruti, la vue et l'ouïe, sont des expres­sions védiques; ceux-ci et d'autres de même nature désignent, dans la terminologie ésotérique des hymnes, la connaissance ré­vélatrice et le contenu de l'inspiration.

Le concept védique de révélation ne suggère rien de mira­culeux ou de surnaturel. Le Rishi qui employait ces facultés les avait acquises par un développement personnel progressif. La connaissance elle-même était un voyage et un aboutissement, ou une découverte et une conquête; la révélation ne venait qu'à la fin, la lumière était la récompense de la victoire finale. Le Véda reprend sans cesse cette image du voyage, de l'âme qui marche vers la Vérité. En chemin, elle s'élève à mesure qu'elle avance; son aspiration débouche sur des perspectives nouvelles de pou­voir et de lumière; elle conquiert par un effort héroïque ses pos­sessions spirituelles amplifiées.
Le texte du Véda en notre possession est resté inchangé depuis plus de deux mille ans. Il date, pour autant que nous le sachions, de cette grande période d'activité intellectuelle en Inde, contem­poraine de l'épanouissement grec mais antérieure à ses débuts, qui a fondé la culture et la civilisation consignées dans la litté­rature classique du pays. Il est impossible de dire si notre texte remonte à un passé plus lointain encore. Mais certaines consi­dérations nous autorisent à croire qu'il date de la plus haute antiquité. Un texte reproduisant fidèlement la moindre syllabe, le moindre accent, était quelque chose de suprêmement important pour les ritualistes védiques; car de cette exactitude scrupuleuse dépendait l'efficacité du sacrifice. On raconte par exemple dans les Brahmanes l'histoire de Tvashtri qui, accomplissant un sacri­fice pour se procurer quelqu'un qui vengerait son fils tué par Indra, obtint, du fait d'une erreur d'accent, non pas un assassin d'Indra mais quelqu'un dont Indra devait être le meurtrier. La fidélité prodigieuse de la mémoire des Indiens d'autrefois est également légendaire. Et le caractère sacré du texte interdisait toutes ces interpolations, altérations, révisions, modernisations, comme celles qui, dénaturant l'ancien poème épique des Kurus, nous valent la forme actuelle du Mahabharata. Il est par consé­quent fort probable que nous possédions, dans sa substance même, le Samhita de Vyasa, tel qu'il a été agencé par le grand sage et compilateur.
Nous avons donc à la base un texte que nous pouvons accepter en toute confiance et qui, même si nous l'estimons douteux ou défectueux par endroits, n'exige en aucun cas le travail de correction souvent débridé qu'appellent certains ouvrages classiques européens. Cela constitue, d'emblée, un avantage inestimable, fruit de l'antique et méticuleuse sagesse indienne envers laquelle nous ne saurions être trop reconnaissants.
 

Sri Aurobindo, Le Secret du Veda 


VEDA, LE LIVRE DES ŒUVRES (1)

LA THÉORIE MODERNE DU VEDA (2)

CELTES, ARYENS ET MYSTÈRES GRECO-ÉGYPTIENS (3)

RACINES ARCTIQUES DES VÉDAS (4)

LES VÉDAS, SCIENCE DE L’ILLUMINATION (5)

LE SACRIFICE VÉDIQUE (6)

LA CLEF DU VÉDA (7)

LE SANSKRIT VÉDIQUE (8)

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