Toute la vie est un yoga. Par ce yoga intégral, nous ne cherchons pas seulement l'Infini: nous appelons l'Infini à se révéler lui-même dans la vie humaine. Sri Aurobindo SRI AUROBINDO - YOGA INTEGRAL: février 2017

SRI AUROBINDO
. . YOGA INTÉGRAL


Les négations de Dieu sont aussi utiles pour nous que Ses affirmations. Sri Aurobindo
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C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.

Se préparer à recevoir le Divin



Deux mouvements se suivent ici, deux périodes dans ce yoga, et une étape de transition entre les deux ; l'une est celle du processus de soumission, l'autre, son couronnement et sa con­séquence. Dans la première, l'individu se prépare à recevoir le Divin dans toutes les parties de son être. Pendant toute cette période, il doit encore travailler en se servant des instruments de la Nature inférieure, mais de plus en plus aidé d'en haut. Mais avec l'étape de transition qui termine ce mouvement, notre effort personnel et nécessairement ignorant se réduit de plus en plus et c'est une Nature plus haute qui agit ; la Shakti éternelle descend dans notre forme mortelle limitée et progressivement la possède et la transmue. Pendant la seconde période, le mouve­ment supérieur remplace entièrement l'action inférieure du dé­but, autrefois indispensable; mais ceci ne peut se faire que quand notre soumission est complète. L'ego personnel en nous, n'a pas le pouvoir de se transformer en la nature du Divin par sa propre force, sa propre volonté ou sa propre connaissance, ni par aucune vertu qui lui appartienne en propre; tout ce qu'il peut faire, c'est de se préparer à la transformation et faire de plus en plus sa soumission à cela qu'il s'efforce de devenir. Tant que l'ego opère en nous, notre action personnelle appartient et appartiendra nécessairement et naturellement aux degrés inférieurs de l'existence ; c'est une action obscure ou à demi éclairée dont le champ est limité et le pouvoir très partiellement efficace. Si une transformation spirituelle doit vraiment avoir lieu et non une simple modification illuminatrice de notre nature, il faut faire appel à la Shakti divine pour qu'elle effectue ce travail mira­culeux dans l'individu ; elle seule a la force nécessaire, décisive, pleine de sagesse, illimitée. Mais on ne peut pas entièrement et d'un seul coup remplacer l'action humaine personnelle par l'action divine. Toutes les interventions d'en bas qui pourraient falsifier la vérité de l'action supérieure, doivent tout d'abord être prohibées ou réduites à l'impuissance, et ceci doit se faire par notre libre choix personnel. Un rejet continuel et constamment répété des impulsions et des mensonges de la nature inférieure est exigé de nous et un soutien persistant de la Vérité à mesure qu'elle croît dans les différentes parties de notre être; car, pour que la Lumière, la Pureté et le Pouvoir qui entrent en nous et nous forment, puissent s'établir progressivement dans notre na­ture, subsister et se développer jusqu'à leur perfection finale, il faut que nous les acceptions librement et que nous rejetions avec obstination tout ce qui est contraire, inférieur ou incompatible.
Pendant le premier mouvement de préparation, ou période d'effort personnel, la méthode à employer est cette concentra­tion de tout l'être sur le' Divin que nous cherchons, et, par conséquent, un rejet constant, une expurgation, katharsis, de tout ce qui n'est pas la vraie Vérité du Divin. Le résultat de cette persistance est une consécration complète de tout ce que nous sommes, pensons, sentons et faisons. À son tour, cette consé­cration doit culminer en un don de soi intégral au Suprême; car son couronnement, le signe qu'elle est complète, est la soumis­sion absolue de toute notre nature et de tout ce qu'elle contient.
Avec la seconde étape du yoga, ou transition de l'action humaine à l'action divine, viendront une passivité purifiée et vigilante de plus en plus grande, une réponse de plus en plus lumineuse et divine à la Force divine et à nulle autre, et, par suite, l'irruption grandissante d'une vaste action d'en haut, miraculeuse et consciente. Dans la dernière période, il n'y a plus aucun effort, aucune méthode établie, aucune sâdhanâ fixe : l'effort et la tapasyâ font place à l'éclosion spontanée, simple, puissante et joyeuse de la fleur du Divin sur le bourgeon d'une nature terrestre purifiée et perfectionnée. Tel est l'ordre de succession naturel dans l'action du yoga.
En fait, ces mouvements ne se suivent pas toujours dans un ordre absolument strict. La seconde étape commence en partie avant que la première soit achevée ; la première continue en partie jusqu'à ce que la seconde soit parfaite, et la dernière, l'étape de l'action divine, peut se manifester de temps en temps comme une promesse avant de s'établir définitivement et normalement dans notre nature. Mais toujours, même dans son labeur et dans son effort personnels, l'individu est dirigé par quelque chose de plus haut et de plus grand que lui-même. Souvent, il peut devenir et rester pleinement conscient pendant un certain temps de cette grande Direction derrière le voile, et même constamment conscient dans certaines parties de son être, et ceci peut se produire longtemps avant que toute sa nature dans toutes ses parties n'ait été purifiée de la direction inférieure indirecte. Il se peut même qu'il soit conscient dès le commencement ; son mental et son coeur, sinon les autres par­ties de son être, peuvent dès les premiers pas du yoga répondre avec une certaine totalité initiale à cette Direction saisissante et pénétrante. Mais l'action constante, complète et uniforme de la grande Direction directe est ce qui distingue de plus en plus l'étape de transition à mesure qu'elle avance et s'approche de la fin. La prédominance de cette Direction plus grande et plus divine qui ne nous est pas personnelle, indique que la nature est de plus en plus mûre pour une transformation spirituelle totale. C'est le signe indiscutable que la consécration a non seulement été acceptée en principe, mais qu'elle est un fait accompli en acte et en pouvoir. Le Suprême a posé sa main lumineuse sur un instrument humain choisi pour manifester sa Lumière, sa Puis­sance et sa Félicité miraculeuses.


 Sri Aurobindo,  
La Synthèse des yogas I -Le yoga des oeuvres, chp. II, La consécration de soi


Consécration absolue de l'individu au Divin



À notre effort d'ascension, l'élément inférieur de désir viendra naturellement se mêler au début. Car ce que la volonté éclairée voit comme la chose à faire et poursuit comme le sommet à conquérir, ce que le coeur embrasse comme la seule chose digne d'être aimée, sera recherché avec la trouble passion du désir égoïste par la partie de notre être qui se sent limitée et contre­dite, et qui, parce qu'elle est limitée, lutte et désire avec acharnement. Cette force de vie insatiable, cette âme de désir en nous, doit tout d'abord être acceptée, mais seulement pour que nous puissions la transformer. Dès le commencement, il faut lui apprendre à renoncer à tous les autres désirs pour se concentrer sur la passion du Divin. Une fois gagné ce point capital, il faut lui apprendre à désirer, non pour elle-même séparément, mais pour Dieu dans le monde et pour le Divin en nous-mêmes ; l'âme de désir ne doit se fixer sur aucun gain spirituel personnel, encore que nous soyons assurés de tous les gains spirituels possibles, mais sur la grande œuvre à accomplir en nous et dans les autres, sur l'avènement de la haute manifestation qui sera le glorieux accomplissement du Divin dans le monde, sur la Vérité qui doit être recherchée, vécue et intronisée pour toujours. Finalement, et c'est le plus difficile pour l'âme de désir, plus difficile même que de chercher avec le vrai motif, il faut lui apprendre à chercher de la vraie manière; car elle doit ap­prendre à désirer, non plus à sa manière égoïste mais à la manière du Divin. Elle ne doit plus insister sur son propre mode de réalisation, son propre rêve de possession, sa propre idée de ce qui est juste et désirable, comme y insiste toujours une forte volonté séparatiste ; elle doit aspirer à accomplir une Volonté plus large et plus grande, et consentir à s'en remettre à une direction moins intéressée et moins ignorante. Ainsi éduqué, le Désir, ce grand tourmenteur, cet inquiet poursuivant de l'homme et cette cause de toutes sortes de faux pas, sera prêt à être transformé en sa contrepartie divine. Car le désir et la passion ont aussi une forme divine; il y a une pure extase de l'âme dans sa quête pour dépasser tout appétit et tout chagrin ; il y a une Volonté d'Ânanda qui siège glorifiée dans la possession des béatitudes suprêmes.
Une fois que les trois instruments maîtres, la pensée, le coeur et la volonté, possèdent et sont possédés par l'objet de la concen­tration— et cet achèvement n'est pleinement possible que quand l'âme de désir en nous s'est soumise à la Loi divine —, la perfection du mental, de la vie et du corps peut s'accomplir effectivement dans notre nature transmuée. Ce n'est pas pour la satisfaction personnelle de l'ego que s'accomplira cette perfec­tion, mais pour que l'ensemble de notre être puisse constituer un temple convenable de la divine Présence, un instrument sans défaut du travail divin. Car le travail ne peut vraiment se faire que quand l'instrument, consacré et parfait, est devenu capable d'une action sans égoïsme, c'est-à-dire quand sont abolis, non pas l'individu libéré, mais le désir et l'égoïsme personnels. Même lorsque le petit ego est aboli, la vraie Personne spirituelle demeure, ainsi que la volonté, le travail et la félicité de Dieu en elle et l'utilisation spirituelle de sa perfection et de son accom­plissement. Alors, nos œuvres seront divines et faites divine­ment ; notre mental, notre vie et notre volonté, consacrés au Divin, seront utilisés pour aider à l'accomplissement, dans les autres et dans le monde de ce que nous avons d'abord réalisé en nous-mêmes — toute l'Unité, l'Amour, le Pouvoir, la Liberté et la Force, la Splendeur et la Joie immortelle que nous pouvons manifester dans un corps, car tel est le but de l'aventure ter­restre de l'esprit.
Le yoga doit donc commencer par un effort, vers cette con­centration totale, ou tout au moins s'orienter résolument dans cette direction. Une volonté de consécration constante et sans défaillance de tout en nous au Suprême est exigée de nous, une offrande de notre être tout entier et des nombreuses chambres de notre nature à l'Éternel qui est le Tout. L'intégra­lité effective de notre concentration sur la seule chose nécessaire à l'exclusion de tout le reste, donnera la mesure de notre consécration à l'Un qui seul est désirable. Mais finalement, cet exclusivisme n'exclura rien, sauf la fausseté de notre manière de voir le monde et l'ignorance de notre volonté. Car notre concen­tration sur l'Éternel trouvera sa perfection dans le mental quand nous verrons constamment le Divin, non seulement en lui-même et en nous, mais en toutes choses, en tous les êtres et tous les événements. Elle trouvera sa perfection dans notre coeur quand toutes les émotions seront rassemblées dans l'amour pour le Divin, non seulement le Divin en lui-même et pour lui-même, mais l'amour du Divin dans tous ses êtres et tous ses pouvoirs, toutes ses personnalités, toutes ses formes dans l'univers. Elle trouvera sa perfection dans notre volonté quand nous sentirons et recevrons toujours l'impulsion divine et l'accepterons comme notre seule force motrice ; et ceci signifiera qu'ayant détruit les impulsions vagabondes de la nature égoïste jusqu'au dernier traînard rebelle, nous nous serons universalisés et pourrons accepter constamment et avec joie la seule action divine en toutes choses. Telle est la première siddhi fondamentale du yoga intégral.
C'est cela que nous entendons finalement, et rien de moins, quand nous parlons de consécration absolue de l'individu au Divin. Mais cette totalité de consécration ne peut s'obtenir que par un progrès soutenu quand s'est achevé sans réticence le long et difficile processus de transformation du désir et son extir­pation de l'existence. Une consécration parfaite implique une soumission parfaite.



 Sri Aurobindo, 
La Synthèse des Yogas - Le yoga des oeuvres, chp II La consécration de soi

Comment nous concentrer sur le Divin



   C'est donc dans le mental supérieur — dans la pensée, la lumière et la volonté mentales les plus hautes — ou dans le coeur intérieur des émotions et des sentiments profonds, que nous devons tout d'abord centrer notre conscience (dans l'un des deux, ou, si nous en sommes capables, dans les deux à la fois) et en faire le levier qui soulèvera notre nature tout entière vers le Divin. La concentration d'une pensée, d'une volonté et d'un cœur éclairés, tournés à l'unisson vers le seul et vaste but de notre connaissance, vers la seule et lumineuse source infinie de notre action, vers le seul objet impérissable de nos émotions, tel est le point de départ du yoga. Et l'objet de notre recherche doit être la source même de la Lumière qui croît en nous, l'origine même de la Force que nous appelons à faire mouvoir notre être. Notre seul objectif doit être le Divin lui-même vers qui, le sachant ou non, quelque chose dans notre nature cachée aspire toujours. Il faut une large concentration ouverte de tous les côtés, et pourtant unique, de la pensée sur l'idée, sur la perception, la vision du seul Divin, sur l'attouchement qui éveille et la réalisation du seul Divin par l'âme. Il faut une concentration enflammée du coeur sur le Tout, l'Éternel, et quand nous l'avons trouvé, une plongée profonde, une immer­sion en la possession et l'extase de Celui qui est Toute-Beauté. Il faut une puissante et immuable concentration de la volonté sur la conquête et l'accomplissement de tout ce qu'est le Divin, et une ouverture libre, souple, à tout ce qu'il veut manifester en nous.
    Telle est la triple méthode du yoga.

Mais comment nous concentrer sur ce que nous ne connaissons pas encore ? Et pourtant, nous ne pouvons pas connaître le Divin à moins de parvenir à cette concentration de notre être sur lui. Une concentration aboutissant à la réalisation vivante et à la perception constante-de la présence de l'Un en nous-mêmes et dans tout ce dont nous sommes conscients, tel est le sens que nous donnons à la "connaissance" et à la recherche de la connaissance dans le yoga. Il ne suffit pas de nous consacrer à une compréhension intellectuelle du Divin par la lecture des Écritures ou par un effort de raisonnement philosophique, car au bout de notre long labeur mental, nous pourrions savoir tout ce que l'on a dit de l'Éternel, posséder tout ce que l'on a pensé de l'Infini, et cependant ne rien du tout connaître de lui. Certes, cette préparation intellectuelle peut être la première étape d'un puissant yoga, mais elle n'est pas indispensable ; ce n'est pas un échelon nécessaire pour tout le monde ni que tous doivent franchir. Le yoga serait impossible, sauf pour un très petit nombre, si la forme intellectuelle de connaissance à laquelle conduit la Raison spéculative ou méditative, était une condition indispensable ou un préliminaire obligatoire. Tout ce que la Lumière d'en haut demande de nous pour pouvoir commencer son travail, c'est un appel de l'âme et un point d'appui mental suffisant. Ce point d'appui peut s'obtenir par une idée persis­tante du Divin dans la pensée, une volonté correspondante dans les parties dynamiques de l'être, une aspiration, une foi, un besoin dans le coeur. N'importe lequel de ces éléments peut diriger ou prédominer si tous ne peuvent avancer à l'unisson ou d'un rythme égal. Au commencement, l'idée peut être inadé­quate — et elle l'est nécessairement —, l'aspiration peut être étroite et imparfaite, la foi pauvrement éclairée ou même fluc­tuante, incertaine, facilement ébranlée parce qu'elle n'est pas solidement fondée sur le roc de la connaissance ; souvent même, elle peut s'éteindre et il faut la rallumer avec peine comme une torche dans un passage venteux. Mais si, une fois, une consé­cration de soi résolue s'est opérée dans la profondeur de l'être, si l'on s'est éveillé à l'appel de l'âme, ces moyens inadéquats peuvent devenir un instrument suffisant pour les fins divines. C'est pourquoi les sages n'ont jamais voulu limiter les chemins humains qui mènent à Dieu; ils se refusent à fermer devant l'homme, même la porte la plus étroite, même la plus basse et la plus obscure poterne, le plus humble guichet. Tous les noms, toutes les formes, toutes les offrandes, tous les symboles sont également tenus pour suffisants s'ils s'accompagnent d'un don de soi ; car le Divin se reconnaît dans le coeur qui le cherche et il accepte le sacrifice.
   Cependant, plus l'idée-force qui anime la consécration est grande et large, mieux cela vaut pour le chercheur ; son accom­plissement n'en sera que plus ample et plus complet. Si nous voulons tenter un yoga intégral, autant partir d'une idée du Divin qui soit elle-même intégrale. Il faut une aspiration assez vaste dans le cœur pour que la réalisation soit sans étroites limites. Non seulement nous devons éviter le point de vue religieux sectaire, mais toutes les conceptions philosophiques exclusives qui veulent enfermer l'Ineffable dans une formule mentale rétrécissante. La conception dynamique ou la poussée qui mettrait le mieux en route notre yoga, serait naturellement l'idée ou le sentiment d'un Infini conscient qui embrasse tout, mais qui dépasse tout aussi. Nous devons tendre vers l'Unité et vers l'Un, libre, tout-puissant, parfait et béatifique, en lequel tous les êtres vivent et se meuvent, et par lequel tous peuvent se rencontrer et devenir un. Cet Éternel est à la fois personnel et impersonnel lorsqu'il se révèle et touche l'âme. Il est personnel, parce qu'il est le Divin conscient, la Personne infinie qui jette quelques reflets morcelés d'elle-même dans les myriades de personnalités divines et non divines de l'univers. Il est imper­sonnel, parce qu'il nous apparaît comme une Existence infinie, une Conscience et un Ânanda infinis, et parce qu'il est la source, la base et le constituant de toutes les existences et toutes les énergies — il est la substance même de notre être, de notre mental, notre vie et notre corps, de notre esprit comme de notre matière. Il ne suffit pas que la pensée se concentre sur lui et comprenne intellectuellement qu'il existe, ou qu'elle le conçoive comme une abstraction, une nécessité logique ; la pensée doit devenir une vision et être capable de le rencontrer ici même, car il est l'Habitant en tous, et de le réaliser en nous-mêmes, d'observer et de suivre le mouvement de ses forces. Il est l'unique Existence : il est la Félicité originelle et universelle qui constitue toutes choses et les dépasse toutes ; il est l'unique Conscience infinie qui compose toutes les consciences et donne forme à tous leurs mouvements ; il est l'Être unique illimité qui soutient toute action, toute expérience ; sa volonté guide l'évo­lution vers un but et une plénitude encore inaccomplis, mais inévitables. À lui, le coeur peut se consacrer; il peut s'approcher de lui comme du suprême Bien-Aimé ; il peut battre et se mouvoir en lui comme dans une douceur universelle d'amour, une mer vivante de délice. Car en lui, est la Joie secrète qui porte l'âme à travers toutes ses expériences et soutient même l'ego errant dans ses épreuves et ses luttes, jusqu'au jour où dispa­raissent toutes les douleurs et les souffrances. En lui, sont l'Amour et la Béatitude de l'Amant divin infini qui attire toutes choses par leur propre chemin vers son heureuse unité. Sur lui, la volonté peut se fixer inaltérablement car il est le Pouvoir invisible qui guide et accomplit la volonté, il est la source de sa force. Impersonnel, ce Pouvoir réalisateur est la Force lumineuse en soi qui contient tous les résultats et travaille calmement à leur accomplissement ; personnel, il est le Maître du yoga, tout-puissant et omniscient, et rien ne peut l'empêcher de mener le yoga à son but. Telle est la foi avec laquelle le chercheur doit se mettre en quête et commencer son entreprise ; car dans tous ses efforts sur la terre, mais surtout dans son effort vers l'Invisible, l'homme mental doit forcément procéder par la foi. Quand vient la réalisation, la foi, divinement accomplie et complète, se transforme en une flamme éternelle de connaissance.


 Sri Aurobindo, 
La Synthèse des Yogas - Le yoga des oeuvres, chp II La consécration de soi

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