Toute la vie est un yoga. Par ce yoga intégral, nous ne cherchons pas seulement l'Infini: nous appelons l'Infini à se révéler lui-même dans la vie humaine. Sri Aurobindo BUT DU YOGA INTEGRAL

SRI AUROBINDO
. . YOGA INTÉGRAL


Les négations de Dieu sont aussi utiles pour nous que Ses affirmations. Sri Aurobindo
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C'est le Supramental qu'il nous faut faire descendre, manifester, réaliser.

BUT DU YOGA INTEGRAL



 Le sadhak du yoga intégral qui s'attarde dans l'impersonnel cesses d'être un sadhak du yoga intégral Sri Aurobindo

•Le but du yoga est d'ouvrir la conscience au Divin et de vivre de plus en plus dans la conscience intérieure, tout en agissant sur la vie extérieure à partir de cette conscience; d'amener l'être psychique profond au premier plan et, par le pouvoir du psychique, de purifier et de changer l'être afin qu'il soit prêt pour la transformation et uni à la Connaissance divine, à la Volonté divine et à l'Amour divin., Deuxièmement, il faut développer la conscience yoguique, c'est-à-dire universaliser l'être sur tous les plans, devenir conscient de l'être cosmique et des forces cosmiques, s'unir au Divin sur tous les plans jusqu'au surmental. Troisièmement, il faut entrer en contact avec le Divin transcendant, au-delà du surmental, au moyen de la conscience supramentale, supramentaliser la conscience et la nature, et se faire l'instrument de la réalisation de la Vérité divine dynamique et de sa descente transformatrice dans la nature terrestre.


•Dans l'état du Brahman, on sent le moi intact et pur, mais la nature reste imparfaite. Le sannyâsî ordinaire ne s'en soucie ...pas, parce que son but n'est pas de rendre sa Nature parfaite, mais de s'en séparer.

•La paix est une base nécessaire, mais elle ne suffit pas. La paix, si elle est forte et permanente, peut libérer l'être intérieur qui devient alors le témoin calme et impassible des mouvements extérieurs. C'est la libération du sannyâsî. Dans certains cas elle peut libérer aussi l'être extérieur puisque l'ancienne nature se trouve rejetée au-dehors, dans la conscience environnante. Mais là encore il s'agit d'une libération, non d'une transformation.

•Ils [les anciens yogis] avaient pour but la réalisation et ne se souciaient pas de la divinisation, sauf dans le yoga tantrique et quelques autres. Même dans ceux-ci, cependant, leur but était de devenir des saints et des siddha plutôt qu'autre chose.

•Le pouvoir, la luminosité, la plénitude, etc. d'une expérience dépendent dans une très large mesure du plan sur lequel elle se déroule. Une réalisation mentale est très différente d'une réalisation surmentale ou d'une réalisation supramentale, bien que la Vérité réalisée puisse être la même. Ainsi la connaissance de la Matière comme Brahman a un effet très différent de la connaissance de la Vie, du Mental, du Supramental ou de l'Ânanda comme Brahman. Si la réalisation du Divin par le mental revenait au même que sa réalisation sur des plans supérieurs, notre yoga n'aurait aucun sens: monter jusqu'au supramental ou le faire descendre serait inutile.

•Être en union complète avec le Divin est le but final. Quand sur un plan ou un autre l'union est constante, on peut être qualifié de yogi, mais il faut rendre cette union complète. Il y a des yogis qui possèdent l'union sur le seul plan spirituel, d'autres qui sont unis dans le mental et dans le cœur, d'autres également dans le vital. Dans notre yoga, nous avons en outre pour but l'union dans la conscience physique et sur le plan supramental.

•Mais pourquoi [les yogis des sentiers traditionnels] sentiraient-ils la pression [de la descente du supramental], puisqu'ils sont satisfaits de la réalisation qu'ils ont obtenue? Ils vivent dans le mental spirituel et le mental est par nature séparateur; dans leur cas, il s'agit de séparer un aspect ou un état élevé du Divin et de le rechercher à l'exclusion de tout le reste. Toutes les philosophies spirituelles, toutes les écoles de yoga le font. Si elles vont au-delà, c'est dans l'Absolu, et le mental ne peut concevoir l'Absolu sinon comme quelque chose d'inconcevable, néti néti. De plus, pour obtenir le samâdhi, ces yogis se concentrent sur une idée unique et ce qu'ils atteignent, c'est ce que cette idée représente. Le samâdhi est, par nature, une concentration exclusive sur cela; pourquoi donc les ouvrirait-il à autre chose? Peu de yogis sont suffisamment souples pour échapper à cette limitation que S'impose la sâdhanâ; ils sentent que la réalisation n'a pas de fin: quand on parvient à un sommet, on en découvre un autre plus loin. Pour en savoir davantage, il faut entrer en contact conscient et éveillé avec le supramental ou au moins l'entrevoir, c'est-à-dire dépasser le mental spirituel.

•C'est le principe même de notre yoga: la transformation finale ne peut se produire que par la supramentalisation de la conscience, c'est-à-dire par une ascension au-dessus du mental dans le supramental et par la descente du supramental dans la nature. Donc si personne ne peut s'élever du mental au supramental, ni obtenir la descente du supramental, logiquement ce yoga devient impossible. Mais chaque être est un en essence avec le Divin et dans son être individuel, il est une parcelle du Divin, de sorte que nulle barrière infranchissable ne lui interdit de devenir supramental. Il est sans aucun doute impossible pour la nature humaine, étant donné qu'elle a pour base le mental, de triompher de l'Ignorance et de s'élever jusqu'au supramental ou d'en obtenir la descente sans qu'aucune aide ne soutienne ses efforts. Cependant, par la soumission au Divin, cela peut être fait. On fait descendre le supramental dans la nature terrestre par l'intermédiaire de sa propre conscience et on ouvre ainsi la voie à d'autres, mais la transformation doit se répéter dans chaque conscience pour devenir individuellement efficace.

•Le Divin a pour nous trois aspects:
1. Il est le Moi et l'Esprit cosmique qui est dans et derrière toutes les choses et tous les êtres; tout dans l'univers est manifesté à partir de lui et en lui, même si cette manifestation se produit maintenant dans l'Ignorance.
2. Il est l'Esprit et le Maître de notre propre être en nous; nous devons le servir, nous devons apprendre à exprimer sa volonté dans tous nos mouvements, afin de pouvoir, par notre croissance, sortir de l'Ignorance pour entrer dans la Lumière.
3. Le Divin est Être et Esprit transcendant, tout béatitude et lumière,connaissance divine et pouvoir divin; nous devons nous élever vers cette suprême existence divine et sa Lumière, et en faire descendre progressivement la réalité dans notre conscience et notre vie.
Dans la nature ordinaire, nous vivons dans l'Ignorance et ne connaissons pas le Divin. Les forces de la nature ordinaire sont des forces non divines parce qu'elles tissent un voile d'ego, de désir et d'inconscience qui nous dissimule le Divin. Pour entrer dans la conscience plus haute et plus profonde qui connaît le Divin et vit lumineusement en lui, nous devons nous débarrasser des forces de la nature inférieure et nous ouvrir à l'action de la Shakti divine qui transformera notre conscience en celle de la Nature divine.
C'est de cette conception du Divin qu'il nous faut partir; la réalisation de sa vérité ne peut venir qu'avec l'ouverture de la conscience et sa transformation.

•La distinction entre le Divin transcendant, le Divin cosmique et le Divin individuel n'est pas de mon invention, elle n'est pas non plus originaire de l'Inde ni de l'Asie; c'est au contraire un enseignement européen reconnu et courant dans la tradition ésotérique de l'Église catholique où elle est l'explication autorisée de la Trinité – Père, Fils et Saint-Esprit – et elle est très répandue dans l'expérience mystique européenne. En essence elle existe dans toutes les disciplines spirituelles qui admettent l'omniprésence du Divin, dans l'expérience védântique indienne et dans le yoga musulman (non seulement dans le soufisme, mais aussi dans d'autres écoles); les musulmans parlent même non seulement de deux ou trois plans du Divin, mais de plusieurs jusqu'au Suprême. En ce qui concerne la conception elle-même, nul doute qu'il existe une différence entre l'individu, le cosmos dans l'espace et le temps, et quelque chose qui dépasse cette formule cosmique ou même toutes les formules cosmiques. Nombreux sont ceux qui ont eu l'expérience d'une conscience cosmique tout à fait différente, en portée et en action, de la conscience individuelle, et si, au-delà de la conscience cosmique, il existe une conscience infinie et éternelle par essence et non seulement par son étendue dans le Temps, celle-ci doit, elle aussi, être différente des deux autres. Et si le Divin existe ou se manifeste dans les trois, n'est-il pas concevable que par Son aspect, dans Son action, Il puisse se différencier Lui-même au point que nous soyons conduits, si nous ne voulons pas brouiller toute la vérité de l'expérience, si nous ne devons pas nous limiter à une expérience purement statique de quelque chose d'indéfinissable, à parler d'un triple aspect du Divin?

•Dans la pratique du yoga la dynamique est très différente selon la manière dont on aborde ces trois réalisations possibles. Si je réalise le Divin uniquement comme ce qui n'est pas mon moi personnel, mais qui cependant fait mouvoir secrètement tout mon être personnel et que je puis faire sortir de derrière le voile, ou si je crée une image de cette divinité dans les divers éléments de moi-même, c'est une réalisation, mais elle est limitée. Si c'est la Divinité cosmique que je réalise, si je dissous en elle tout mon moi personnel, c'est une réalisation très vaste, mais je deviens un simple canal pour le Pouvoir universel et aucun accomplissement personnel ou divinement individuel n'est possible pour moi. Si je m'élance vers la seule réalisation transcendante, je me perds, et du même coup je perds le monde, dans l'Absolu transcendant. Si au contraire mon but n'est rien de tout cela, mais que je veuille réaliser et aussi manifester le Divin dans le monde, faire descendre à cette fin un Pouvoir non encore manifesté–comme le supramental – une harmonisation de ces trois réalisations devient indispensable. Il faut que je le fasse descendre, et d'où le ferais-je descendre, puisqu'il n'est pas encore manifesté dans la formule cosmique, sinon de la Transcendance non manifestée que je dois atteindre et réaliser? Il faut que je le fasse descendre dans la formule cosmique et s'il en est ainsi, je dois réaliser le Divin cosmique et devenir conscient du moi cosmique et des forces cosmiques. Mais il faut que je lui fasse prendre corps ici, sinon il continue à n'être qu'une influence et non une chose fixée dans le monde physique, et c'est seulement par l'entremise du Divin dans l'individu que cela peut être fait.
Ce sont là des éléments de la dynamique de l'expérience spirituelle et je suis obligé de les admettre pour qu'une œuvre divine soit accomplie.

•Il est évident que chercher le Divin uniquement pour ce que l'on peut obtenir de Lui n'est pas l'attitude juste; mais s'il était absolument interdit de Le rechercher à cette fin, la plupart des gens dans le monde ne se tourneraient pas vers Lui du tout. Je suppose donc qu'on les laisse faire pour qu'ils puissent prendre le départ; s'ils ont la foi, il est possible qu'ils reçoivent ce qu'ils demandent, qu'ils pensent que c'est bien de continuer, et puis qu'un jour l'idée leur vienne qu'après tout ce n'est pas vraiment ce qu'il convient de faire et qu'on peut aborder le Divin d'une meilleure manière et dans un meilleur esprit. S'ils n'en reçoivent pas ce qu'ils veulent et malgré tout se tournent vers le Divin et Lui font confiance, alors cela prouve qu'ils commencent à être prêts. Considérons cela comme une sorte d'école maternelle pour ceux qui ne sont pas prêts. Mais ce n'est évidemment pas la vie spirituelle, ce n'est qu'une sorte de voie d'accès religieuse et simpliste. Car dans la vie spirituelle, la règle est de donner et de ne rien exiger. Le sâdhak peut cependant demander à la Force divine de l'aider à préserver sa santé ou à la rétablir, s’il le fait comme une partie de sa sâdhanâ, pou que son corps fonctionne bien et soit apte à la vie spirituelle, qu’il soit un instrument capable d’accomplir l’Oeuvre divine.

Sri Aurobindo
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