• Les êtres hostiles ne créent pas des forces universelles ; ils sont mûs par elles et ils les meuvent.
• Par forces universelles nous entendons toutes les forces, bonnes ou mauvaises, favorables ou hostiles, de lumière ou de ténèbres, qui agissent dans le monde.
• Bien sûr, il y a toujours combat entre les forces de Lumière et les forces de ténèbres. Dans la sâdhanâ, ce combat se concentre et nous en devenons conscients.
Quant aux êtres hostiles, ils se battent toujours entre eux, mais ils font cause commune contre la Vérité et la Lumière.
• Ce qui est difficile dans notre yoga, ce n'est pas d'obtenir des expériences ou une réalisation subjective de la Vérité, c'est d'objectiver la Vérité, c'est-à-dire de faire de la conscience extérieure, jusqu'au matériel inclusivement, une expression de la Vérité intérieure. Tant que cela n'a pas été réalisé, il peut toujours se produire des attaques de la Nature inférieure.
•Les forces hostiles attaquent tous les sâdhaks ; certains en sont conscients, d'autres ne le sont pas. Leur but est ou bien d'influencer l'individu ou de l'utiliser ou de gâter sa sâdhanâ ou le travail, ou autre chose encore. Leur but n'est pas de mettre le sâdhak à l'épreuve, mais la puissance qui nous guide peut utiliser leur attaque pour nous mettre à l'épreuve.
•Il n'y a pas de sâdhaks qui ne soient jamais attaqués par les forces mauvaises, mais avec une foi et une consécration complètes on peut repousser les attaques sans trop de difficulté.
•Tant que la transformation supramentale n'est pas totale, les forces du mal peuvent toujours attaquer dans des moments d'inconscience ou de sans-conscience ou à travers le subconscient ou le physique extérieur.
•Vous pensez trop aux forces adverses. Ce genre de préoccupation provoque beaucoup de luttes inutiles. Fixez votre esprit sur l'aspect positif.
• Vous êtes sans doute sorti de votre corps en le laissant sans protection et il s'est produit une attaque dont vous vous êtes débarrassé après être revenu dans le corps. La partie de la tête qui va des oreilles au cou est le siège du mental physique ; le centre du mental physique ou extériorisateur est dans la gorge et rejoint la colonne vertébrale derrière elle. L'attaque était dirigée contre le mental physique
• Je ne suis pas certain de ce qu'entend votre ami lorsqu'il parle de ses expériences.
La «double » voix est un phénomène fréquent ; il se produit très souvent, lorqu'on a longtemps répété un mantra, qu'une voix ou conscience intérieure commence à le répéter automatiquement. La prière peut aussi provenir de l'intérieur de la même façon. Cela se produit généralement lorsque la conscience intérieure s'éveille ou lorsque la conscience, s'écartant de son attitude orientée vers l'extérieur, entre plus profondément au-dedans. Dans le cas de votre ami, cela est confirmé par le fait qu'il se sent lui-même à mi-chemin de l'extase, que son corps semble fondre, qu'il ne sent plus le poids du livre, etc. Ce sont là des signes bien connus de ce que la conscience intérieure s'éveille et remplace dans une large mesure la conscience extérieure. Les effets moraux de cet état nouveau indiqueraient aussi un éveil de la conscience intérieure, peut-être du psychique ou du mental psychique. Par contre il lui semble que cette autre voix lui est extérieure, il a l'impression d'un être autre que lui-même, d'une présence invisible dans la pièce. On sent fréquemment l'être intérieur comme quelqu'un d'autre que le moi ordinaire, mais en général on ne le sent pas à l'extérieur. Il est donc possible que dans cet état de retrait il soit entré en contact avec un autre plan, un autre monde et qu'il ait attiré à lui l'un de ses êtres qui voudrait partager sa sâdhanâ et la diriger. Cela ne serait pas un phénomène sans danger, car d'après ce qu'il a dit, il est difficile de savoir de quel genre d'être il s'agissait; or laisser diriger son propre développement intérieur par qui que ce soit d'autre que le Divin, le Gourou ou l'être psychique en nous peut être fort dangereux. C'est tout ce que je peux dire pour le moment.
• D'après votre description, il est évident que c'était une force vitale qui essayait de prendre possession de votre corps par la violence. Rien ne peut être plus dangereux que de permettre cette perte de contrôle et l'intrusion d'une influence étrangère. Dans votre état actuel d'ignorance, avec votre vital qui n'est pas encore suffisamment ouvert, votre psychique qui n'est pas encore suffisamment éveillé, une puissance hostile peut facilement pénétrer et se faire passer pour la Force divine. Rappelez-vous que vous ne devez permettre à aucune personnalité, à aucun pouvoir de prendre possession de vous. Ce n'est pas ainsi que la Force divine agira. Elle travaillera d'abord à purifier, élargir et éclairer la conscience, à l'ouvrir à la Lumière et à la Vérité, à éveiller le cœur et l'être psychique. C'est ensuite seulement qu'elle assumera le contrôle, progressivement et paisiblement, grâce à un abandon pur et conscient.
Il vous faut aussi comprendre qu'il n'existe qu'une seule Puissance qui agisse, et que ni vous ni lui ni personne d'autre n'a aucune importance. Que chacun s'ouvre à l'action de cette Puissance en lui, et que l'on ne cherche pas à constituer un groupe de sâdhaks où quelqu'un dirige ou intervient entre l'unique Puissance et les sâdhaks.
•N'importe qui peut entendre des « voix ». Ce sont d'abord les mouvements de notre propre nature qui assument une voix ; puis il y a toutes sortes d'êtres qui, ou bien pour plaisanter, ou bien pour une raison sérieuse, nous envahissent avec leurs voix.
•Dans un vampire, il n'y a pas de psychique, car le vampire est un être vital – mais dans chaque humain, même dominé par un être vital ou une force vampirique, il y a un psychique voilé derrière tout le reste.
•La résistance normale de la Nature inférieure chez les êtres humains et l'action des Hostiles sont deux choses tout à fait différentes. La première est naturelle et se produit chez tout le monde ; la seconde est une intervention du monde non-humain. Mais cette intervention peut prendre deux formes :
Ils utilisent les forces de la Nature inférieure et font pression sur elles pour qu'elles résistent alors qu'autrement elles seraient tranquilles ; ils provoquent une résistance forte ou violente alors qu'autrement elle serait légère ou modérée, et lorqu'elle est déjà violente ils en exagèrent la violence. Lorsque les Hostiles agissent sur ces forces ils font preuve d'une malignité habile, ils ont un plan conscient et une combinaison qui n'apparaissent pas dans la résistance normale de ces forces.
Parfois c'est avec leurs propres forces qu'ils envahissent. Lorsque cela se produit, il y a souvent possession temporaire, ou tout au moins une influence irrésistible qui rend anormales les pensées, les sentiments et les actions de la personne concernée ; un nuage noir enveloppe le cerveau, le vital est pris dans un tourbillon, tout se passe comme si la personne n'y pouvait rien et était entraînée par une force qui la subjuguait. Par contre, au lieu d'une possession il peut y avoir une forte influence ; alors les symptômes sont moins nets, mais il est facile à quiconque connaît le comportement de ces forces de voir ce qui s'est produit. Enfin ce peut être aussi une attaque, qui n'est ni possession ni influence ; alors l'individu n'est pas subjugué et résiste.
Il y a des gens auxquels les forces hostiles ne s'attaquent jamais.
•Quel que soit le point auquel les forces adverses choisissent d'attaquer, si insignifiant qu'il puisse paraître au mental humain extérieur, ce point prend une importance capitale ; l'abandonner peut être leur abandonner une des clés de la forteresse. Même s'il ne s'agit que d'une petite poterne, cela leur suffit pour entrer.
Sur la Grande Voie, rien n'est véritablement mineur et sans importance. Plus particulièrement ces distinctions perdent toute valeur lorsque la lutte est descendue au niveau physique, là en effet les « petites » choses ont une valeur d'indice qui n'est pas facilement calculable et présentent une grande importance. Sur ce niveau, perdre un petit poste peut rendre certaine la défaite dans la grande bataille.
Tous doivent passer par les épreuves pénibles que vous traversez actuellement. Nous vous les aurions évitées si cela avait été possible, mais puisqu'elles sont venues, nous attendons de vous que vous persistiez et triomphiez. Les qualités dont vous avez maintenant besoin sont la patience, une résistance paisible, une calme résolution d'aller jusqu'au bout et de vaincre ; ce sont les vertus les moins spectaculaires, mais les plus substantielles du guerrier.
Il faut aussi de la perspicacité et de la vigilance. Ne fermez pas les yeux à la difficulté qui est en vous et ne vous dérobez pas, mais ne la laissez pas non plus vous décourager. La victoire est certaine si nous persévérons, et pour s'assurer une telle conquête, quel prix serait trop élevé ?
•Certaines espèces d'asuras sont très religieux, très fanatiques dans leur religion, très stricts en ce qui concerne les règles de comportement moral. Il y en a naturellement d'autres qui sont juste le contraire. Il y en a d'autres encore qui font usage des idées spirituelles sans y croire afin de les déformer avec perversité et d'induire le sâdhak en erreur. C'est ce dont parlait Shakespeare quand il disait que le Diable cite les Écritures à ses propres fins.
Actuellement ce que font ces asuras, c'est de faire monter l'obscurité et la faiblesse des parties les plus physiques du mental, du vital et du matériel pour empêcher les progrès et le succès de la sâdhanâ.
•Il n'est pas vrai que le râja-yogin ou d'autres ne soient pas attaqués par les forces du milieu environnant. Que le but soit moksha ou la transformation, tous sont attaqués, car les forces vitales ne veulent ni libération ni transformation. Seulement les yogins en parlent en termes généraux, comme râkshasi-mâyâ, ou les attaques de kâma, krodha et lobha ; ils n'aiment pas remonter à la source de ces attaques ni observer comment elles se produisent, mais la chose même est bien connue de tous.
•En ce qui concerne les attaques et l'action des forces cosmiques, ces attaques prennent généralement une grande violence lorsque le progrès s'accélère et qu'il est sur le point d'aboutir. En particulier si ces forces ne peuvent pas effectuer une agression efficace contre l'être intérieur, elles essaient de l'ébranler par des assauts de l'extérieur.
•Il a parfaitement raison de dire que si ces attaques ont été aussi violentes, c'est parce que vous vous étiez engagé sérieusement dans la sâdhanâ et que, pourrait-on dire, vous approchiez des portes du Royaume de Lumière. Cela met toujours ces forces en rage, elles tendent toute leur énergie, utilisent ou créent toute possibilité pour faire revenir le sâdhak en arrière ou si possible lui faire complètement abandonner la voie, et cela par leurs influences violentes, en exploitant aussi toutes sortes d'incidents qui toujours surgissent plus ou moins dans de telles conditions, afin de l'empêcher d'arriver aux portes. Je vous ai écrit plus d'une fois en faisant allusion à ces forces, mais je n'ai pas insisté parce que je voyais que —comme la plupart des gens dont l'esprit a été rationalisé par une éducation européenne moderne — vous n'étiez pas disposé à croire à l'existence de ces forces ou tout au moins à attacher grande importance à la possibilité de les connaître. De nos jours les gens cherchent l'explication de toutes choses dans leur raison ignorante, leur expérience superficielle et ce qui se passe extérieurement. Ils ne voient pas les forces cachées et les causes intérieures que connaissait bien et que visualisait la connaissance traditionnelle indienne et yoguique.
Naturellement, c'est dans le sâdhak lui-même que ces forces trouvent leur point d'appui, dans les parties ignorantes de sa conscience et dans son acceptation de leurs suggestions et de leurs influences ; sans quoi elles ne pourraient pas agir, ou en tout cas agir avec succès. Dans votre cas, les principaux points d'appui ont été la sensibilité extrême de l'ego vital inférieur, et maintenant aussi la conscience physique avec toutes ses idées fixes ou permanentes, ses préjugés, ses idées préconçues, ses réactions habituelles, ses préférences personnelles, son attachement à de vieilles idées et associations d'idées, ses doutes obstinés, et le fait que vous avez fait de tout cela une muraille d'obstruction et d'opposition à la plus grande lumière.
Cette activité du mental physique est ce que les gens appellent intellect et raison, bien que ce ne soit que le mouvement d'une machine qui tourne en rond dans un cercle d'habitudes mentales, tout autre chose que la véritable raison libre, la buddhi supérieure, qui est capable d'illumination et plus encore en provenance de la lumière spirituelle supérieure, capable aussi de cette perspicacité et de ce tact de la conscience psychique qui voit immédiatement ce qui est juste et vrai et le distingue de ce qui est erreur ou fausseté. Vous aviez constamment cette perspicacité lorsque vous étiez en bon état et plus particulièrement lorsqu'en vous la bhakti prenait de la force.
Lorsque le sâdhak descend dans la conscience physique et qu'il abandonne les régions mentales et vitales supérieures où il s'était d'abord tourné vers le Divin, ces choses contraires se renforcent et collent. Lorsque les états et expériences plus constructifs se retirent derrière le voile, et que l'on ne peut plus guère se rendre compte qu'on les a jamais vécus, il est difficile de sortir de cette condition. Alors, comme X vous l'a dit et comme j'y ai moi-même insisté, la seule chose à faire est de tenir bon. Si l'on peut décider et rester décidé à refuser d'admettre les suggestions de ces forces, si plausibles qu'elles puissent paraître, alors cette condition disparaît rapidement ou progressivement ; elle sera dépassée et cessera d'exister. Renoncer au yoga n'est pas une solution...
•Cela se produit fréquemment. Lorsqu'il y a eu progrès (dans ce cas l'ouverture de la vision intérieure), les hostiles attaquent avec fureur. Lorsque vous faites un progrès, il faut vous tenir tout particulièrement sur vos gardes, afin d'arrêter l'assaillant avant qu'il ne pénètre.
•Si la concentration dans le coeur a rendu les attaques des forces hostiles moins fortes ou moins fréquentes, il faut continuer cette concentration jusqu'à ce que vous puissiez joindre la tête et le coeur, le psychique et la conscience supérieure. Tout dépend de cela. Le psychique doit être assez fort pour contraindre le vital et le physique à se donner au Divin ; ou bien la conscience supérieure doit descendre et tout occuper de telle sorte que les vieux mouvements puissent tout au plus opérer à la surface sans pouvoir pénétrer dans le calme intérieur ou même le toucher ; ou bien les deux à la fois, psychique et conscience supérieure, doivent occuper la totalité de l'être. Ce sont les trois façons dont agit le yoga. Si la concentration dans le cœur — qui signifie éveiller le psychique — est la plus efficace contre les attaques, c'est la voie que vous devez suivre.
•Tout comme le trouble vital, l'inertie physique avec tous ses symptômes est une attaque des forces hostiles destinée à arrêter et empêcher l'ouverture supérieure.
•Ces forces de dépression, d'engourdissement sont des choses qui errent dans l'atmosphère et qui vous sautent dessus sans prévenir. Il est souvent difficile de voir avec précision d'où elles proviennent ; souvent il n'y a chez le sâdhak aucune raison pour qu'elles viennent, rien qui les invite. Il faut tout simplement les rejeter comme si quelque chose de matériel tombait sur votre corps.
•Oui, c'était une attaque. Les forces hostiles prennent souvent la forme de telle ou telle personne pour avoir, par association physique, une prise plus concrète sur la conscience physique.
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