Mais
pourquoi [les yogis des sentiers traditionnels] sentiraient-ils la pression [de la
descente du supramental], puisqu'ils sont satisfaits de la réalisation qu'ils ont obtenue? Ils vivent dans le mental spirituel et
le mental est par nature séparateur; dans leur cas, il s'agit de séparer un aspect ou un état élevé du Divin et de le
rechercher à l'exclusion de tout le reste. Toutes les philosophies spirituelles, toutes les
écoles de yoga le
font. Si elles vont au-delà, c'est dans l'Absolu, et le mental ne peut concevoir l'Absolu
sinon comme quelque chose
d'inconcevable, néti néti. De plus, pour obtenir le samâdhi, ces yogis se concentrent
sur une idée unique et ce qu'ils atteignent, c'est ce que cette idée représente. Le samâdhi est, par nature, une concentration exclusive
sur cela; pourquoi donc les ouvrirait-il à autre chose? Peu de yogis sont suffisamment souples pour échapper à cette limitation que S'impose la sâdhanâ; ils sentent que la réalisation n'a
pas de fin: quand on
parvient à un sommet, on en découvre un autre plus loin. Pour en savoir davantage, il faut entrer en contact conscient et éveillé avec le supramental ou au
moins l'entrevoir, c'est-à-dire dépasser le mental spirituel.
Ils [les anciens yogis] avaient pour but la réalisation et ne se souciaient pas de la divinisation, sauf dans le yoga tantrique et quelques autres. Même dans ceux-ci, cependant, leur but était de devenir des saints et des siddha plutôt qu'autre chose.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire