Les
trois expériences dont vous parlez appartiennent toutes au même mouvement ou
au même stade de votre vie spirituelle ; ce sont les mouvements initiaux de la
conscience pour devenir consciente de votre moi intérieur qui était, comme chez
la plupart des gens, voilé par le moi extérieur de l'état de veille. Il y a,
pourrait-on dire, deux êtres en nous, un à la surface, qui est notre mental
extérieur ordinaire, notre vie, notre conscience du corps, et un autre derrière
le voile, un mental intérieur, une vie intérieure et une conscience physique
intérieure qui constituent un autre moi, intérieur. Une fois éveillé, ce moi intérieur
s'ouvre à son tour à notre vrai Soi éternel réel. Il s'ouvre vers l'intérieur,
à l'âme (dans la terminologie de notre yoga appelée l'être psychique) qui
soutient nos naissances successives, et à chacune d'elles revêt un nouveau
mental, une nouvelle vie, un nouveau corps. Il s'ouvre au-dessus vers le Soi ou
Esprit qui est non-né, et en recouvrant consciemment ce soi nous transcendons
notre personnalité changeante et réalisons la liberté et la pleine maîtrise de
notre nature.
Vous
avez fort bien fait de développer d'abord les qualités sattviques et de
construire la quiétude méditative intérieure. Par la méditation assidue et par
certaines méthodes d'effort intense il est possible d'ouvrir les portes sur
l'être intérieur ou même d'abattre quelques-uns des murs entre le moi intérieur
et le moi extérieur avant qu'on ait terminé ou même entrepris cette discipline
préliminaire, mais il n'est pas toujours sage de le faire, car cela peut
conduire à des conditions de sâdhanâ susceptibles d'être très troubles,
chaotiques, exposées à d'inutiles dangers. En adoptant la méthode plus
patiente, vous êtes arrivé à un point où les portes de l'être intérieur ont
commencé presque automatiquement à s'ouvrir. Les deux opérations peuvent
marcher de pair, mais il est nécessaire de maintenir la quiétude, la patience
et la vigilance sattviques, de ne rien presser, de ne rien forcer, de ne pas se
laisser entraîner par un puissant attrait ou appel du stade intermédiaire qui
commence actuellement avant d'être certain que c'est le bon appel. Car les
forces des plans inférieurs tirent souvent à elles avec véhémence dans des
conditions où il est dangereux de les suivre.
Votre
première expérience est une ouverture en le moi mental intérieur. L'espace
entre les sourcils est le centre du mental, de la vision, de la volonté
intérieurs, et la lumière bleue que vous avez vue était celle d'un plan mental
supérieur, un mental spirituel, pourrait-on dire, qui est au-dessus de
l'intelligence mentale humaine ordinaire. Une ouverture en ce mental supérieur
est généralement accompagnée par un silence de la pensée mentale ordinaire.
En
réalité nos pensées ne sont pas réellement créées en nous, indépendamment, dans
la petite et étroite machine pensante que nous appelons notre mental ; elles
nous viennent en fait d'un vaste espace ou éther mental, soit comme vagues
mentales, soit comme vagues de force mentale, avec une signification qui prend
forme dans notre mental personnel, ou encore comme formations de pensée toutes
faites que nous adoptons et appelons nôtres. Notre mental extérieur est aveugle
à ce processus de la nature, mais en éveillant le mental intérieur nous
pouvons en prendre conscience.
Ce
que vous avez vu était le recul de cette invasion mentale constante et la
retraite de ces formes de pensée derrière l'horizon du vaste espace de la
Nature mentale. Vous avez senti que cet horizon était quelque part en vous,
mais il était évidemment dans ce plus vaste espace du Soi, que même dans son
domaine plus limité, juste entre les sourcils, vous avez senti plus grand que
l'espace physique correspondant.
En fait,
bien que les espaces du mental intérieur aient des horizons, ils s'étendent
au-delà de ces horizons, illimitablement. Le mental intérieur est quelque
chose de très vaste qui se projette en l'infini et finalement s'identifie à,
l'infinité du Mental universel. Lorsque nous nous évadons des limites étroites
du mental physique extérieur, nous commençons à voir vers l'intérieur et à
sentir cette ampleur, finalement cette universalité et cette infinité du
mental espace-du-soi.
Les
pensées ne sont pas l'essence de l'être mental ; elles ne sont qu'une activité
de la nature mentale. Si cette activité cesse, ce qui apparaît alors comme une
existence dépourvue de pensées prenant sa place n'est pas un vide, un blanc,
mais quelque chose de très réel, substantiel et concret, pourrions-nous dire,
un être mental qui s'étend vastement et qui peut être son propre champ
d'existence, silencieux ou actif, aussi bien que le Témoin, le Connaissant, le
Maître de ce champ et de son action. Certains l'éprouvent d'abord comme un
vide, mais c'est parce que leur observation est insuffisante et non éduquée, et
que la perte de l'activité leur donne l'impression d'un blanc. Il y a bien un
vide, mais c'est un vide d'activités ordinaires, ce n'est pas un blanc de
l'existence.
L'expérience
récurrente de la retraite des pensées, l'arrêt du mécanisme qui engendre les
pensées et son remplacement par le mental espace-du-soi sont normaux ; c'est
ce qui doit se faire. Car ce silence ou en tout cas la faculté d'avoir ce
silence doit croître jusqu'à ce qu'on puisse l'obtenir à volonté ou même qu'il
soit établi en une automatique permanence. En effet ce silence du mécanisme
mental ordinaire est nécessaire pour que la mentalité supérieure puisse se
manifester, descendre, prendre par degrés la place de la mentalité imparfaite
actuelle et transformer les activités de celle-ci en ses propres mouvements
plus pleins. La difficulté de sa venue lorsque vous êtes au travail n'existe
qu'au commencement ; ensuite, quand elle est plus assise, on s'aperçoit qu'on
peut exercer toutes les activités de la vie soit dans le silence même qui
pénètre tout, soit au moins avec ce silence pour support et pour toile de fond.
Le silence reste par-derrière et il y a l'action nécessaire en surface ; ou
encore le silence est notre vaste soi et quelque part en lui une Puissance
active fait les travaux de la Nature sans troubler le silence. Il est par
conséquent tout à fait juste d'interrompre le travail pendant que cette
expérience nous visite ; le développement de cette conscience intérieure silencieuse
a suffisamment d'importance pour justifier une brève interruption ou pause.
Dans le cas des deux autres expériences au
contraire, il en va différemment. Il ne faut pas permettre à l'expérience de
rêve de s'emparer des heures de veille et d'attirer la conscience en elle ;
elle doit restreindre son action aux heures de sommeil. De même il ne doit y
avoir ni poussée ni pression pour abattre le mur entre le moi intérieur et le «
je » extérieur ; il faut permettre à la fusion de se produire par une action
intérieure qui se développe à son heure, naturellement.
Votre
deuxième expérience est un premier mouvement d'éveil de l'être intérieur dans
le sommeil. Lorsqu'on dort, il se produit généralement un phénomène complexe.
La conscience de veille n'est plus là, car tout a été ramené au-dedans, dans
les domaines intérieurs dont nous n'avons pas conscience quand nous sommes
éveillés —bien qu'ils existent — car alors le mental de veille place tout cela
derrière un voile, et il ne reste rien que le moi de surface et le monde
extérieur, à peu près comme le voile du soleil nous cache les vastes mondes
stellaires qui sont derrière lui. Le sommeil est une pénétration à l'intérieur,
dans laquelle le moi de surface et le monde extérieur sont écartés de notre
sens et de notre vision. Mais dans le sommeil ordinaire nous ne prenons pas
conscience des mondes intérieurs, l'être y semble submergé dans une profonde
subconscience. A la surface de cette subconscience flotte une couche obscure
dans laquelle les rêves, nous semble-t-il, ont lieu ou, pour parler plus
exactement, sont enregistrés. Quand nous dormons très profondément, nous avons
ce qui nous paraît être un sommeil sans rêves ; en fait il s'y produit
cependant des rêves, mais ou bien ils se déroulent trop profond pour atteindre
la surface, ou bien ils sont oubliés, tout souvenir de leur existence même
étant effacé lors du passage à la conscience de veille.
Pour la plus grande part les rêves
ordinaires sont ou semblent incohérents parce que ou bien ils sont tissés par
le subconscient avec des impressions situées profondément en nous, laissées là
par notre vie passée, intérieure et extérieure, et tissées d'une manière fantastique
qui ne donne pas facilement à la mémoire de l'esprit de veille la clé de leur
signification, ou bien ce sont des traces fragmentaires, le plus souvent
déformées, d'expériences qui se déroulent derrière le voile du sommeil, et
d'ailleurs ces deux éléments se mêlent dans une large mesure. Car en fait, dans
le sommeil, une grande partie de notre conscience ne sombre pas dans cet état
subconscient ; elle passe par-delà le voile dans d'autres plans de l'être qui
sont reliés avec nos propres plans intérieurs, plans d'existence
supraphysique, mondes d'une vie, d'un mental, d'une psyché plus larges, qui
sont là, par derrière, et dont les influences viennent à nous sans que nous le
sachions. A l'occasion nous recevons de ces plans un rêve, un peu plus qu'un
rêve, une expérience de rêve qui est un enregistrement direct ou symbolique de
ce qui nous y arrive ou de ce qui s'y produit autour de nous.
A mesure que la conscience intérieure croît
par la sâdhanâ, ces expériences de rêve augmentent en nombre, en clarté, en
cohérence, en exactitude ; après une certaine croissance de l'expérience et de
la conscience, nous pouvons, si nous les observons, arriver à les comprendre
et à discerner leur signification pour notre vie intérieure. En nous y
entraînant, nous pouvons même devenir assez conscients pour suivre notre propre
passage —généralement voilé à notre perception et à notre mémoire — à travers
beaucoup de domaines, et aussi l'opération du retour à l'état de veille. A un
certain degré de cet éveil intérieur, ce genre de sommeil, un sommeil
d'expériences, peut remplacer le sommeil subconscient habituel.
C'est naturellement un être intérieur ou
conscience intérieure ou quelque chose du moi intérieur qui croît ainsi, non
pas derrière le voile du sommeil, comme c'est généralement le cas, mais dans le
sommeil même. Dans l'état que vous décrivez, il commence tout juste à prendre
conscience du sommeil et du rêve et à les observer — mais rien de plus pour le
moment — à moins que quelque chose vous ait échappé dans la nature de vos
rêves. Mais il est suffisamment éveillé pour que la conscience de surface se
rappelle cet état, c'est-à-dire en reçoive et en conserve le compte rendu même
dans le passage du sommeil à l'état de veille, passage qui généralement fait
tomber dans l'oblivion tout le compte rendu (sauf quelques fragments) de ce qui
s'est passé dans le sommeil. Vous avez raison de sentir que la conscience de
veille et ce qui est éveillé dans le sommeil ne sont pas la même chose. Ce sont
des parties différentes de l'être.
Lorsque commence à croître cette conscience
du sommeil profond, on est souvent tiré vers l'intérieur et appelé à
poursuivre ce développement, même quand il n'y a ni fatigue ni besoin de
sommeil. Une autre cause y contribue, c'est que généralement la partie vitale
de l'être intérieur est celle qui s'éveille la première dans le sommeil et que
les premières expériences de rêve (par opposition aux rêves ordinaires) sont
généralement, pour la grande masse, des expériences du plan vital : un monde de
vie supraphysique, plein de variété et d'intérêt, avec beaucoup de provinces,
lumineuses ou obscures, belles ou périlleuses, souvent extrêmement
attrayantes, où nous pouvons aussi acquérir beaucoup de connaissances, à la
fois des parties cachées de notre nature et des choses qui nous arrivent de
derrière le voile, d'autres choses aussi qui affectent le développement des
parties de notre nature. L'être vital en nous peut alors être très attiré par
cette gamme d'expériences, peut désirer vivre davantage en elles et moins dans
la vie extérieure. C'est de là que viendrait ce désir, qui accompagne le désir
de s'endormir, de retourner à quelque chose d'intéressant et de passionnant.
Mais il ne faut pas encourager cette tendance pendant les heures de veille ; il
faut la garder pour les heures réservéesau sommeil et où elle trouve son champ
d'action naturel. Sinon il peut se produire un déséquilibre, une tendance à
vivre davantage, trop, dans les visions des domaines supraphysiques et à
relâcher son emprise sur les réalités extérieures. Cette connaissance, cet
élargissement de notre conscience en ce qui concerne ces domaines de la nature
intérieure sont fort souhaitables, mais il faut les garder à leur place, dans
leurs propres limites.
Ce que vous avez ressenti [dans votre
troisième expérience] est en vérité un toucher du Soi, non pas du Soi non-né
qui est au-dessus, de l'Atman des Upanishads, car on l'éprouve différemment,
par le silence du mental pensant, mais de l'être intérieur, du psychique dont
j'ai parlé et qui soutient l'être intérieur mental, vital et physique. Pour
tout chercheur de la pleine connaissance de soi, un jour doit venir où il sera
ainsi conscient de vivre à la fois dans deux mondes, deux consciences, deux
parties de la même existence.
Pour le moment il vit dans le moi extérieur,
mais il ira de plus en plus vers le dedans, jusqu'à ce que la situation soit
renversée et qu'il vive au dedans, en cette nouvelle conscience intérieure, ce
nouveau moi intérieur, et qu'il sente l'extérieur comme quelque chose en
surface, formé comme personnalité instrumentale pour l'expression de soi de
l'intérieur dans le monde matériel. Alors, de l'intérieur, un Pouvoir agit sur
l'extérieur pour en faire un instrument plastique et conscient, de telle sorte
que finalement l'intérieur et l'extérieur puissent être fondus en un.
Le mur que vous sentez est bien le mur de
l'ego qui repose sur l'identification obstinée de soi-même avec la personnalité
extérieure et ses mouvements. C'est cette identification qui est la clé de
voûte de la limitation et de la servitude dont souffre l'être extérieur, qui
empêchent
l'expansion,
la connaissance de soi, la liberté spirituelle. Malgré cela, le mur ne doit pas
être abattu prématurément, car cela pourrait conduire à une dislocation, une
confusion ou une invasion de l'une des deux parties par les mouvements des deux
mondes séparés avant que ceux-ci ne soient prêts à s'harmoniser. Une certaine
séparation reste nécessaire pendant quelque temps après que l'on a pris conscience
de l'existence côte à côte de ces deux parties de l'être. Il faut donner à la
force du yoga le temps de faire les ajustements et ouvertures nécessaires,
d'emmener l'être au-dedans et, de cet équilibre intérieur, d'agir sur la nature
extérieure.
Cela ne signifie pas qu'il faille interdire
à la conscience d'aller au-dedans, afin que le plus tôt possible elle vive
dans. le monde intérieur de l'être et, de là, voie tout sous un jour nouveau.
Cette pénétration au-dedans est fort souhaitable et nécessaire, et ce
changement de vision aussi. Je veux simplement dire que tout cela doit s'opérer
par un mouvement naturel et sans hâte. Ce mouvement de pénétration au-dedans
peut venir rapidement, mais même après cela il reste quelque chose du mur de
l'ego, qu'il faut assidûment et patiemment démolir afin qu'il ne puisse plus en
rester une pierre. Mon avertissement contre la tendance à laisser le monde du
sommeil empiéter sur les heures de veille se borne à cela et ne vise pas le
mouvement vers l'intérieur dans la concentration à l'état de veille ou la
conscience ordinaire de veille.
Ce mouvement d'éveil nous emporte
finalement dans le moi intérieur et par ce moi intérieur nous croissons jusqu'à
prendre contact avec les mondes supraphysiques et à les connaître, mais ce
contact et cette connaissance n'ont pas besoin de nous conduire — et ne
devraient pas nous conduire — à nous en préoccuper de façon excessive ni à nous
soumettre à leurs êtres et à leurs forces. Dans le sommeil, nous entrons en
fait dans ces mondes et si l'attraction de la conscience du sommeil est trop
grande et empiète sur la conscience de l'état de veille, nous nous exposons au
danger de cette préoccupation et de cette influence excessives.
Il est parfaitement vrai qu'une pureté et
une sincérité intérieures, dans lesquelles on est mû exclusivement par l'appel
supérieur, est la meilleure garantie contre les appâts du stade intermédiaire.
Cela nous maintient sur la bonne voie et nous empêche de dévier jusqu'à ce que
l'être psychique soit pleinement éveillé et passe en avant ; et une fois que
cela est fait, il n'y a plus de danger. Si en plus de cette pureté et de cette
sincérité il y a un mental clair doué du pouvoir de discrimination, cela
accroît la sécurité dans les commencements. Je ne crois pas que je doive
préciser trop pleinement ou exactement les formes que prendra probablement cet
appât ou cette attirance. Il vaut mieux ne pas évoquer ces forces en leur
accordant plus d'attention qu'il n'est nécessaire. Je ne suppose pas que vous
risquiez d'être détourné de la voie par aucune des grandes attractions pleines
de périls. Quant aux moindres ennuis de la période intermédiaire, ils ne sont
pas dangereux et peuvent facilement être corrigés lorsqu'on progresse dans le
développement de la conscience, la discrimination et l'expérience sûre.
Comme je vous l'ai dit, l'attirance vers
l'intérieur, l'attirance à la pénétration au-dedans n'est pas indésirable et
il n'y a pas besoin d'y résister. A un certain stade, elle peut s'accompagner
d'une abondance de visions dues à la croissance de la vue intérieure qui voit
des choses appartenant à tous les plans de l'existence. C'est un facteur puissant
et précieux, qui aide à la sâdhanâ et qu'il ne faudrait pas décourager. Mais il
faut le voir et l'observer sans attachement, en gardant toujours devant soi
l'objet principal qui est la réalisation du Soi intérieur et du Divin. Ces au
très choses ne devraient être considérées que comme épisodiques dans le
développement de la conscience et utiles pour ce développement, non pas comme
des buts en eux-mêmes, qu'il faille rechercher pour eux-mêmes. Il devrait aussi
y avoir un mental discriminateur qui mette chaque chose à sa place et puisse
faire halte pour comprendre son domaine et sa nature.
Il y a des gens qui deviennent tellement
désireux de ces expériences subsidiaires qu'ils commencent à perdre tout sens
de la vraie distinction et de la démarcation entre différents domaines de
réalité. Tout ce qui se passe dans ces expériences ne doit pas être tenu pour
vrai ; il faut discriminer, voir ce qui est formation mentale ou construction
subjective et ce qui est vrai, ce qui n'est que suggestion des plans mental et
vital plus vastes, ou qui n'a de réalité que sur ces plans, et ce qui a une
valeur pour aider et guider dans la sâdhanâ intérieure ou la vie extérieure.
Sri Aurobindo, Lettres Sur Le Yoga