Les principes d'unité et de liberté dans la diversité étant
fondés sur les tendances essentielles et constantes de la Nature dans le
développement de la vie humaine, il est clair qu'ils
devraient gouverner toute tentative intelligente d'unification de
l'espèce humaine. Et il en serait probablement ainsi si l'unification pouvait se réaliser à la manière d'une constitution à la Lycurgue ou par la loi d'un Manou idéal, roi et
sage parfait. Mais puisqu'elle sera
tentée d'une manière très différente, suivant les désirs, les passions
et les intérêts des grandes masses et sans
meilleure lumière pour la guider que la raison à demi éclairée des
intellectuels du monde et l'opportunisme empirique des hommes d'État et des politiciens, elle se fera probablement par une succession d'expériences confuses, de
reculs et de retours, de résistances
et de persistances ; elle progressera en dépit de la déraison des hommes
et sous la clameur des idées et des intérêts
rivaux, cahin-caha, par une guerre de principes et sous le choc de partis
véhéments, et finira par des compromis plus
ou moins maladroits. Elle peut même, nous l'avons dit, s'édifier par la méthode la moins idéale de
toutes, mais non la plus incommode, par une certaine somme de violence
et sous la domination d'un petit nombre de
vastes et puissants empires, voire même par l'émergence d'un unique
Empire mondial prédominant, un État-roi qui serait accepté ou s'imposerait
comme l'arbitre de l'humanité sinon comme son souverain. Ce ne sera
probablement pas un principe intelligent mais la nécessité et la commodité, pas l'urgence d'une lumière mais
l'urgence d'un pouvoir, qui seront la
force effective de toute unification politique, administrative et
économique du genre humain.
Cependant,
même si l'idéal n'est pas immédiatement praticable,
c'est vers lui que notre action devrait s'acheminer de plus en plus. Et si la
meilleure méthode ne peut pas toujours être employée, il est bon de connaître
cette meilleure méthode afin qu'au milieu du conflit des principes, des forces
et des intérêts, quelque lueur puisse en pénétrer
nos relations mutuelles et atténuer
les erreurs, les faux pas et les souffrances auxquels notre ignorance et notre déraison nous obligent
pour payer notre progrès. En principe
donc, l'unification idéale de l'humanité serait un système où la première
règle de vie commune harmonieuse permettrait aux peuples humains de se grouper d'eux-mêmes suivant leurs divisions naturelles de
lieu, de race, de culture, de
commodité économique, et non selon les accidents violents de l'histoire ni la volonté égoïste des nations puissantes dont la politique est toujours de forcer
les petites nations ou celles qui sont moins bien organisées à servir
leurs intérêts comme protégées ou à obéir à
leurs ordres comme sujettes. L'arrangement actuel du monde a été façonné par des
forces économiques, des diplomaties politiques, des traités d'acquisition et
des violences militaires, sans la moindre considération pour les principes
moraux et les règles générales du bien-être
de l'humanité. Il a grossièrement servi certaines fins du développement de la Force cosmique et aidé au
rapprochement des hommes, mais au prix
de bien du sang versé, de souffrances,
de cruautés, d'oppressions et de révoltes. Comme toute chose non idéale qui a eu sa place au monde et s'est affirmée
avec force, cet arrangement trouve sa justification, non morale mais
biologique, dans la nécessité des méthodes brutales auxquelles la Nature doit
avoir recours vis-à-vis d'une humanité serai-animale
de même qu'avec sa création animale. Mais une fois franchi le grand pas
de l'unification, les arrangements artificiels
nés de cette nécessité, n'auront plus de raison d'être. Car, en premier lieu, l'objectif à poursuivre sera la
commodité et le bien du monde dans son ensemble, et non plus la
satisfaction de l'égoïsme, de la vanité et de la convoitise de telle ou
telle nation particulière ; en second lieu,
dans une union mondiale ou un État
mondial sainement organisé, les revendications légitimes d'une nation
vis-à-vis des autres, comme par exemple les nécessités de son bien-être et de
son expansion économique, ne seront plus
réglées par le principe de la lutte et de la concurrence, mais suivant
un principe de coopération ou d'adaptation mutuelle,
ou du moins de concurrence réglementée par la loi, par l'équité et une
juste réciprocité. Par conséquent, il ne restera plus rien pour justifier les groupements forcés et artificiels, sauf la
tradition historique et le fait accompli, ce qui ne pèsera guère évidemment
dans une grande transformation des conditions du monde, impossible à réaliser si l'espèce n'est pas prête à briser des
centaines de traditions et à bousculer la grande majorité des faits accomplis.
Les groupements étant nécessaires, le premier
principe de l'unification humaine devrait consister en un système de groupements
libres et naturels ne laissant aucune place aux discordes internes, aux incompatibilités, aux répressions et
révoltes, comme il en fut entre races
et entre peuples. Sinon, l'État mondial
serait fondé, du moins en partie, sur un système d'injustice et de répression légalisées ou, au mieux,
sur un principe de force et de contrainte, si mitigé soit-il. Pareil
système renfermerait des éléments mécontents
qui n'auraient rien de plus pressé que de saisir n'importe quel espoir
de changement et de mettre leur force morale, ou ce qu'ils auraient pu
conserver de pouvoir matériel, à l'appui de toutes les velléités de désordre,
de sécession, de dissolution du système pouvant apparaître dans l'espèce, voire même de retour au vieil ordre de
choses. Des centres de révolte morale persisteraient donc, et étant
donné l'agitation naturelle du mental humain, ceux-ci ne manqueraient pas d'avoir un fort pouvoir de contagion et de
diffusion pour peu que les circonstances soient favorables. En fait,
tout système qui semblerait stéréotypes des
anomalies, éterniser l'injustice et
l'inégalité, ou s'appuyer d'une façon permanente sur un principe de contrainte et d'assujettissement forcé,
n'offrirait aucune sécurité et, de par sa nature même, serait condamné à
l'éphémère.
Ce fut la
principale faiblesse de la tendance apparue pendant la guerre et qui voulait régler le sort du monde sur la
base du statu quo tel qu'il
existait au lendemain de cette récente convulsion. Pareil arrangement était
forcément vicié puisqu'il voulait stabiliser
des conditions essentiellement transitoires. Il impliquait non seulement la
domination de telle ou telle nation sur des minorités étrangères insatisfaites, mais la suprématie de l'Europe sur la plus grande partie de l'Asie et
là' totalité de l'Afrique. Dans ces
conditions, une Ligue de l'unité naissante des Nations[1] équivaudrait à
établir l'autorité d'une oligarchie de quelques
races blanches sur l'énorme masse de l'humanité. Tel ne peut pas être le principe d'une organisation du
monde durable. Car, dès lors, l'une
des deux éventualités suivantes devient inévitable. Ou bien le nouveau
système doit soutenir les conditions
existantes par la loi et la force et résister à toute tentative de
changement radical ; mais ceci conduirait à une répression antinaturelle des grandes forces naturelles et morales,
et aboutirait finalement à un épouvantable désordre, peut-être même à une
explosion qui ébranlerait le monde. Ou bien il faut établir quelque autorité législative générale et des moyens de
changement qui permettront au jugement et au sentiment du genre humain de
prévaloir sur les égoïsmes impérialistes, et aux peuples d'Europe, d'Asie et d'Afrique actuellement asservis de faire
entendre dans les conseils du monde[2] les revendications de leur conscience de plus en plus éveillée. Mais
cette autorité, quand elle voudrait
intervenir dans l'égoïsme des grands et puissants empires, serait
difficile à établir, lente à agir et nullement à l'aise dans l'exercice de son
pouvoir ou de son influence morale, et ses
délibérations ne seraient probablement ni pacifiques ni harmonieuses.
Elle se bornerait à représenter les sentiments et les intérêts d'une
oligarchie de grandes puissances dirigeantes,
ou bien elle aboutirait à des mouvements de sécession question de l'esclavage en Amérique. La seule
autre issue possible est que les
sentiments et les principes libéraux réveillés par la guerre en Europe,
deviennent des forces agissantes, permanentes
et établies, et s'étendent aux relations entre les nations européennes
et leurs dépendances extra-européennes. En d'autres termes, il faut que les
nations d'Europe acceptent pour principe politique bien établi de changer le
caractère de leur impérialisme et de
convertir dès que possible l'unité artificielle de leurs empires en une
unité psychologique vraie.
Mais
ceci revient inévitablement à reconnaître le principe que nous avions soutenu: un arrangement du monde en
un système de groupements libres et
naturels au lieu des groupements actuels partiellement libres et
partiellement forcés. Car l'unité psychologique ne peut être garantie que si
les nations actuellement sujettes consentent
librement à s'inclure dans l'agrégat impérial ; or, la liberté
d'assentiment implique la liberté de dissentiment
et de séparation. Si, en raison d'incompatibilité de culture, de tempérament, d'intérêt économique ou
autres, l'unité psychologique ne peut s'établir, la séparation devient
inévitable, à moins d'avoir recours au vieux principe de force, recours
difficile quand il s'agit de grandes masses d'hommes qui seraient devenues conscientes d'elles-mêmes au
cours du nouveau processus et auraient retrouvé dans l'union leur force
intellectuelle et leur vitalité. Il faut reconnaître que des unités impériales
de ce genre peuvent constituer la prochaine étape (nullement inévitable) de l'agrégation humaine, plus facile dans les
conditions actuelles que l'unification de toute l'humanité. Toutefois, des
unités de ce genre ne pourraient avoir que deux fins rationnelles : d'une part, être une halte à mi-chemin de l'union de toutes les nations du monde et
constituer une expérience de confédération administrative et économique
à grande échelle, et d'autre part, être un moyen d'habituer des nations de
races différentes, de tradition, de couleur et de civilisation différentes, à
cohabiter en une famille politique commune, comme le devra l'ensemble de
l'espèce humaine dans tout système d'unification
qui respecte le principe de la diversité sans imposer un nivellement
absolu dans l'uniformité. Les unités impériales empire par l'histoire, par la position géographique et la commodité économique, se sont dirigés avec force vers
la séparation et, quand les
sentiments locaux le permettaient, vers l'union avec leur parenté raciale, culturelle et linguistique. Si l'Autriche avait traité ses sujets slaves sur le même pied
que les Magyars, ou si elle avait été capable d'édifier une culture nationale à
elle avec ses éléments germains,
slaves, magyars et italiens, il en eût été autrement et son unité aurait été
protégée contre toutes les forces
extérieures de démembrement. La race, le langage, les relations locales
et la commodité économique sont des facteurs Puissants,
mais le facteur décisif reste toujours l'élément psychologique, qui
cherche spontanément l'union. Toutes les autres forces, si turbulentes soient-elles, doivent céder devant
cette force plus subtile ; si intense que soit leur désir de trouver la libre expression et le libre usage de leur
particularisme au sein de l'unité
plus grande, les forces économiques, culturelles ou raciales doivent se subordonner à une force
d'attraction plus Puissante.
Pour cette raison même, le principe de base à
adopter doit être un libre groupement et non
quelque règle abstraite ou pratique ni
quelque principe de tradition historique, quelque statut de fait imposé aux
nations. Il est aisé de construire un système
en pensée et de vouloir l'ériger sur un fondement qui semblerait à première vue rationnel et convenable. Il semblerait, à première vue, que l'unité de l'humanité
pût s'arranger très rationnellement et tout à fait commodément sur la base d'un triple groupement — européen, asiatique et
américain —, avec deux ou trois
sous-groupes en Amérique (latins et de langue anglaise), trois en Asie
(mongol, indien et ouest-asiatique, l'Afrique
du Nord musulmane pouvant être une annexe naturelle du groupe ouest-asiatique), quatre en Europe (latin, slave, teuton
et anglo-celtique, ce dernier englobant les colonies qui choisiraient encore
d'y adhérer), tandis que l'Afrique centrale et l'Afrique méridionale pourraient continuer de se développer dans les conditions actuelles mais avec des
principes plus humains et plus
progressifs ainsi que l'exigeraient les sentiments d'une humanité
unifiée. Certaines des difficultés actuelles évidentes n'auraient probablement plus une grande importance dans un meilleur système des choses. Nous savons,
par exemple, que des nations très proches par tous les liens apparents, sont en
fait divisées par des antipathies
plus fortes que celles (plus idéalistes
que réelles) qui les séparent de peuples n'ayant avec elles aucun lien d'affinité. Le japon mongol et la
Chine mongole sont, en sentiment, nettement divisés l'un de l'autre ; l'Arabe,
le Turc et le Persan, unis par la religion et la culture islamiques, ne feraient pourtant pas une famille très heureuse si
les sentiments qu'ils éprouvent
maintenant entre eux devaient persister. La Suède et la Norvège scandinaves avaient tout ce qu'il fallait pour se rapprocher et perpétuer leur union, sauf un
fort sentiment, bien qu'irrationnel,
qui a rendu impossible la continuation
de cette union. Mais en fait, ces antipathies ne persistent que tant qu'existe entre nations quelque pression
inamicale évidente, quelque sentiment
de subjugation ou de domination, quelque peur d'oppression ; ceci
supprimé, les antipathies disparaîtraient
probablement. On peut noter, par exemple, que depuis la séparation de la
Norvège et de la Suède, les trois États scandinaves
se sont sentis de plus en plus disposés à agir en commun et à se considérer comme un groupement
naturel en Europe. La longue
antipathie des nations irlandaise et anglaise est en train de s'effacer devant la réalité d'une relation plus juste, bien qu'encore imparfaite, entre ces deux
individualités nationales. De même,
l'antipathie de l'Autrichien pour le Magyar a cédé le pas dès qu'une relation
plus juste s'est établie entre ces deux
royaumes. Par conséquent, on peut facilement imaginer que dans un
système où les causes d'hostilité disparaîtraient, les affinités naturelles l'emporteraient et un groupement du genre que nous concevons deviendrait plus aisément
réalisable. On peut aussi soutenir que, sous la forte pression de la
tendance unificatrice, l'humanité
s'orientera naturellement vers la création
d'une symétrie de ce genre. Un grand changement, une grande révolution
dans le monde, pourrait puissamment et rapidement
abolir tous les obstacles, comme la Révolution française avait aboli l'obstacle de l'ancien régime à
un système démocratique uniforme. Mais aucun de ces arrangements ne serait
réalisable si les systèmes de commodité rationnelle ne correspondaient pas aux
sentiments réels des peuples ; or, l'état actuel
du monde est fort éloigné d'une correspondance aussi idéale.
L'idée
d'une nouvelle base fondée sur le principe du sentiment
national semblait à un moment donné susceptible d'une réalisation pratique dans
un champ limité. Elle se bornait à une redistribution
européenne, et encore, de par la logique de la guerre et de la force, ne devait-elle s'appliquer qu'aux seuls empires vaincus. Les autres nations n'acceptaient
de la reconnaître pour elles-mêmes que sous une forme restreinte : la
Russie par la concession de l'autonomie à la
Pologne, l'Angleterre par celle du Home Rule à l'Irlande et par une
fédération avec ses colonies, alors que d'autres dénis du même principe
devaient persister ou même s'instaurer ici et
là pour satisfaire les ambitions et les exigences impériales. Un nom a
même été donné à ce principe nouveau, et pendant
un certain temps l'idée du "droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes" avait reçu une sanction officielle et faisait presque figure
d'évangile. Si imparfaite qu'en ait été l'application, sa mise en vigueur
pratique, eût-elle réussi, aurait signifié la
naissance physique et les premiers pas d'un idéal nouveau et ouvert aux
espoirs de l'humanité la perspective d'une application à une échelle plus
vaste, et finalement universelle. S'il est vrai que la victoire des Alliés a
mis fin à ces hautes déclarations, l'idéal de
redistribution du monde sur la base de libres groupements nationaux ne
peut plus désormais être considéré comme un rêve impossible ni comme un idéal
tout à fait chimérique.
Cependant,
les forces opposées à cette redistribution sont considérables et il est vain d'espérer qu'elles seront surmontées sans de longues et difficiles batailles. L'égoïsme
national et impérial est la première et la plus puissante de ces forces
antagonistes. Abandonner l'instinct de
domination et le désir de rester le
maître suprême quand le pouvoir et la suprématie ont été la récompense
de tant d'efforts passés, sacrifier les avantages de l'exploitation commerciale des dépendances et des colonies (qui
ne peuvent être conservés qu'en consolidant la domination et la suprématie),
envisager avec désintéressement l'accès à une libre activité nationale de
masses d'hommes vigoureuses et parfois énormes qui furent autrefois des sujets
et des moyens passifs d'enrichissement, mais
qui seraient désormais des égaux puissants et peut-être même des rivaux
formidables, c'est trop demander à l'égoïsme de la nature humaine pour qu'elle
le concède facilement et spontanément, à moins que la concession ne s'impose
par une nécessité urgente ou par l'espoir de quelque gain important et palpable qui compenserait la perte
immédiate et visible. En outre, l'Europe n'a pas encore renoncé à la prétention de tenir en main le reste du monde dans
l'intérêt de la civilisation
(c'est-à-dire de la civilisation européenne) ni d'exiger l'adoption de cette
civilisation comme condition de l'accession des races asiatiques à un
degré quelconque d'égalité ou de liberté.
Cette prétention, bientôt destinée à perdre tout pouvoir en Asie, trouve
encore sa justification sérieuse dans l'état actuel du continent africain. En
tout cas, reconnaissons que, pour le moment,
elle s'oppose avec force à une reconnaissance plus vaste de l'idéal nouveau-né, et que, tant que les
problèmes qu'elle soulève ne seront
pas résolus, l'organisation du monde sur
le principe idéal d'un libre groupement devra attendre l'évolution de forces nouvelles et le
déclenchement, tant en Asie qu'en Europe, de révolutions spirituelles,
intellectuelles et matérielles qui n'ont pas encore eu lieu[3].
[1] La Société des Nations
fut fondée le 10 janvier 1920, deux ans après la fin de cet ouvrage. (Note de l'éditeur)
[2] La Société des Nations a débuté
par un vague idéal de ce genre ; mais même ses premières tentatives hésitantes
d'opposition aux égoïsmes impériaux n'ont abouti qu'à une sécession et elle
n'a évité une guerre civile entre ses membres qu'en revenant sur ses propres
engagements. En fait, elle n'a jamais été mieux qu'un instrument servile de la
politique de quelques grandes puissances. (Note
de Sri Aurobindo)
[3]Ces révolutions se sont
maintenant produites et les obstacles (bien que pas tous encore) se sont
évanouis ou sont en train de s'évanouir. (Note de Sri Aurobindo)
Sri Aurobindo, L'idéal de l'unité humaine (Madras, 1919)
CHAPITRE
XVIII, La
solution idéale : un
libre groupement de l'humanité
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